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Salah Abdeslam se dit "diabolisé", Mohamed Abrini demande "pardon": voici les derniers mots des coupables au procès des attentats de Bruxelles

Les derniers mots de Salah Abdeslam, qui a réaffirmé qu'il n'était pas au courant des projets d'attentat pour le 22 mars 2016 et qui a partagé son impression d'être "diabolisé", ont contrasté avec la demande de pardon de Mohamed Abrini, la prise de responsabilité de Bilal El Makhoukhi et la prise de conscience d'Ali El Haddad Asufi et d'Hervé Bayingana Muhirwa, lundi, devant la cour d'assises de Bruxelles. Les douze jurés effectifs au procès des attentats du 22 mars 2016 sont désormais entrés en délibération, à laquelle participent aussi les trois juges professionnels de la cour. Leur verdict sera rendu dans quelques jours.

Salah Abdeslam

"Pour commencer, je voudrais m'adresser aux victimes : ne croyez pas tout ce qu'on vous a dit dans les médias. Moi, j'ai eu de l'empathie pour vous, je me suis remis en question", a assuré le trentenaire.  

"J'ai participé au 13 novembre, à (la fusillade de la rue du) Dries, j'ai dit ce que j'ai fait et ce que je n'ai pas fait. Ici, je vous ai dit que vous n'êtes pas mes victimes, j'ai peut-être été maladroit", a-t-il ensuite justifié. "Mais je n'ai pas participé au 22 mars, je ne connaissais pas le projet. On a dit que Belkaid et Ayari n'ont rien avoir avec le 22 mars mais que Abdeslam oui. Je subis un harcèlement juridique."  

"Je ne suis pas d'accord avec votre verdict (sur la culpabilité, NDLR). Dois-je vous en vouloir ? La question se pose", a poursuivi Salah Abdeslam en s'adressant au jury. "Mais vous n'êtes pas des magistrats professionnels, l'erreur est humaine et moi je suis Salah Abdeslam. (...) Vous avez condamné quelqu'un qui ne le méritait pas. Ce que je voudrais c'est qu'on me juge comme les autres. Je vous demande d'être juste dans cette dernière décision."  

Et l'homme de conclure à destination des victimes. "Je ne sais pas comment je pourrais vous consoler, vous aider. Je n'ai pas les mots pour vous. Je souhaite quand même que ce que j'ai dit vous aidera un petit peu dans votre processus de reconstruction."

Mohamed Abrini

"Je voudrais demander pardon aux victimes et je suis encore plus désolé parce qu'elles ont été abandonnées par les autorités et par les assurances", a déclaré Mohamed Abrini. À côté de la demande de pardon, "l'homme au chapeau" a adopté un ton plus critique, en lançant que "les peines tombent mais personne ne veut résoudre les problèmes" qui aboutissent à la radicalisation. "Il y a des millions de musulmans sur terre, il y en a toujours qui voudront instaurer un califat. J'ai peur qu'il y ait d'autres attentats. Il faut faire quelque chose pour que ça n'arrive plus. Il faut parler, j'ai peur qu'il y ait d'autres décisions hâtives", a-t-il dit.

Sofien Ayari

Sofien Ayari a quant à lui estimé qu'il avait dit tout ce qu'il avait à dire lors de ses derniers mots avant la délibération sur la culpabilité. Il a cédé directement la parole à son voisin dans le box.

Ali El Haddad Asufi

Pour ce dernier, déclaré coupable d'être co-auteur des attentats, le verdict a été un "coup de massue". Il a ajouté : "maintenant c'est gravé dans le marbre, je l'accepte. J'aurais dû me réveiller à un moment ou à un autre, j'aurais dû me poser les bonnes questions. Avec le temps, je me dis que j'aurais dû savoir", s'est exprimé, le souffle court, El Haddad Asufi, demandant qu'on lui inflige une peine qui lui corresponde et non une peine pour l'exemple.

Bilal El Makhoukhi

Bilal El Makhoukhi a quant à lui adopté une attitude moins détachée que lors d'autres audiences. "Peu importe la peine, ça ne sera jamais à la hauteur de la peine à laquelle les victimes ont été condamnées", a-t-il entamé. "Tout ce que j'ai toujours refusé de voir : l'impact sur les victimes, sur leurs familles... Ici, je l'ai vu. Le plus dur, c'est de se dire à soi-même qu'on regrette", a-t-il énoncé. "Je ne peux que me dire que j'ai ma part de responsabilité et je ne me trouve pas d'excuse".

Hervé Bayingana Muhirwa

Enfin, Hervé Bayingana Muhirwa, qui a été reconnu coupable uniquement d'avoir participé aux activités d'un groupe terroriste, a affirmé avoir pris conscience de ses erreurs tout en comprenant qu'il sera poursuivi par cette affaire pendant longtemps. "Être lié à ce qu'il s'est passé le 22 mars 2016, c'est pas quelque chose dont on peut se débarrasser du jour au lendemain", a-t-il considéré. "J'ai pleinement pris la mesure du mal que les victimes ont subi", a poursuivi Bayingana Muhirwa, ému. "Je souhaite saisir l'opportunité de réparer mes actions, d'œuvrer pour quelque-chose de meilleur". 

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Commentaires

1 commentaire

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  • rideau et au trou !! ....EN FRANCE !! pas à nos frais et risques chez nous !!

    paul leboulanger
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