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Un Colombien âgé de 68 ans, prévenu dans le procès Black Eagle, relatif à un vaste trafic de drogue, a expliqué lundi devant le tribunal correctionnel de Bruxelles qu'il a participé aux faits sans le savoir. Selon ses explications, l'un des principaux prévenus, auquel il s'était associé dans un projet de culture de cannabis légal, lui a menti sur la réalité de leurs activités économiques.
Le prévenu a raconté qu'il était arrivé en Belgique en 1989 parce que son pays, la Colombie, était devenu "invivable sous Pablo Escobar". Il a ensuite longuement expliqué au tribunal sa carrière d'entraîneur de football, avant d'en arriver à ses dernières activités professionnelles, liées à la culture et à la vente de cannabis légal (CBD). Il a affirmé avoir été approché par un individu, qui est l'un des principaux prévenus de ce dossier, pour être son associé dans ce "business". Il a soutenu qu'il ne savait pas qu'il ne s'agissait que d'une couverture pour un trafic de drogue.
Selon l'enquête, le principal prévenu en question possédait en effet une plantation de cannabis légale en Grèce, subsidiée par le gouvernement, et l'a détournée. Il apparaît que cet homme détenait aussi des sociétés à Chypre et à Dubaï et qu'il avait investi dans le commerce de charbon, probablement pour blanchir l'argent du trafic de drogue.
Quarante personnes sont prévenues dans ce procès pour participation à une organisation criminelle active dans le trafic de drogue. L'enquête, au nom de code Black Eagle, a débuté en septembre 2020 lorsque la police a découvert, dans des boxes de garage à Evere, plusieurs kilos de cannabis et une grande quantité d'acétone, mais aussi un tonneau de liquide dans lequel avait été dilué l'équivalent de 600 kilos de cocaïne.