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"Il ne faut jamais nettoyer les dorures à l'eau": Mila entretient le palais royal et nous raconte un métier pas comme les autres

Au palais royal, rien n'est laissé au hasard. Du drapeau qui trône sur le toit, aux meubles d'époque, en passant par les grandes pièces qui accueillent de grands événements. Rencontre avec les petites fées de la restauration et autre personnel d'entretien de l'édifice exceptionnel.

Bien des personnes veillent à ce que tout soit parfait dans la résidence du roi. Véronique, par exemple, est tapissier garnisseur du palais. Sur son gigantesque établi, des rouleaux de tissu noir, jaune et rouge. Ce n'est pas un hasard, sa mission du jour consiste à rapiécer le drapeau national qui flotte sur le toit du palais et aussi celui du château de Laeken. Une tâche plus régulière qu'il n'y paraît: "À un moment, on avait un tissu qui ne résistait pas assez donc toutes les semaines, il fallait faire des réparations. Depuis qu'on a trouvé un tissu mieux adapté, il sait tenir quand même près d'un mois."

Tous les mois, il faut donc décrocher le précieux étendard de près de quatre mètres sur trois et l’amener au sous-sol du palais pour lui donner un coup de neuf. Au total, les équipes jonglent avec 10 exemplaires du drapeau. "La couleur rouge est plus fragile", explique Véronique. Ce n'est pas une question de tissu, mais d'emplacement: "Vu qu'elle est au bout, quand il y a du vent ou de la pluie ça tape fort donc régulièrement, le rouge, on le répare."

Un drapeau symbolique, qui permet aussi de savoir si le souverain est dans son royaume. Quand le roi Philippe se rend à l’étranger, l’étendard est retiré du toit du palais. S'occuper de ce petit morceau de Belgique rend Véronique très fière: "On en parle à la maison. On dit aux enfants: 'Tu vois le drapeau, c'est moi qui l'ai fait'."

Des traditions du 18e siècle

Dans l'atelier, toute une équipe veille à donner un coup de jeune au palais. Il faut dire que le bâtiment du 19e siècle regorge de tentures et de meubles anciens qui s'abîment avec le temps. Fanny rénove un fauteuil qui a plus de cent ans. Pour ce faire, elle répète des gestes ancestraux dans le but de respecter la fabrication artisanale de l'époque: "Ça nous permet de perpétuer des savoir-faire et de retransmettre des traditions qui nous ont été enseignées et retransmises depuis le 18e siècle. Ça fait plaisir de travailler dans un cadre où nos travaux sont exposés comme des œuvres d'art."

"C'est différent des autres lieux de travail"

Tout l'extérieur du palais royal est en proie à un grand lifting. Des travaux de rénovation en façade, qui nécessitent quelques adaptations à l'intérieur, même dans certaines des pièces les plus emblématiques. La salle du trône, par exemple, est méconnaissable. Les lustres ont été bâchés et tout le sol a été protégé pour éviter que la poussière ne s'infiltre partout. Un défi pour les équipes d'entretien dont Mila fait partie.

La dame a été recrutée simplement, via une agence d'intérim, pour un travail qui n'a rien pourtant de classique à ses yeux: "C'est une fierté de travailler pour les souverains. L'endroit est magnifique, on voit de belles choses tous les jours. C'est différent des autres lieux de travail." Et justement, en rejoignant l'équipe, Mila a dû adapter ses méthodes de nettoyage: "Il ne faut jamais nettoyer les dorures à l'eau, mais toujours avec un plumeau, en faisant attention à ne pas faire de mouvements brusques", explique-t-elle. 

Au total, huit personnes se répartissent l'entretien des plus grandes pièces du palais. L'ampleur de la tâche ne semble pas effrayer notre interlocutrice. Dans le bâtiment, il y a aussi tout un étage réservé aux chambres du personnel pour les jours où les employés doivent finir tard.

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