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Alors que le débat sur le maintien ou non des centrales nucléaires fait rage depuis des années. L'an dernier, la Belgique a investi 100 millions d'euros dans l'énergie nucléaire de demain. Cette semaine, le pays est entré dans un consortium qui a pour but de développer ce que l'on appelle les SMR, ce sont des petits réacteurs modulaires, considérés comme plus sûrs et qui produisent moins de déchets.
SMR signifie "small modular reactor". En français, un "petit réacteur modulable". En soi, ça n'est pas neuf, ils sont déjà utilisés dans les porte-avions ou dans les sous-marins à propulsion nucléaire et ils pourraient bien remplacer un jour les centrales actuelles.
Aujourd'hui, un réacteur, c'est un bâtiment de 60 mètres de haut et 40 mètres de diamètre. Un SMR, c'est trois fois moins haut et beaucoup plus fin, 20 mètres de hauteur pour 5 mètres de diamètre, et donc plus pratique à produire et à installer.
Paul-Dominique Dumont est professeur de physique nucléaire à l'Université de Liège. Il explique que ces réacteurs seront "produits en série, donc ça coûtera nettement moins cher que les 'réacteurs individuels', que l'on a fabriqués jusqu'à présent".
Un réacteur classique produit 1000 mégawatts, un SMR entre 10 et 300 mégawatts en fonction des besoins. Ils peuvent être mis en série et utilisés à la demande. C'est donc beaucoup plus souple que le nucléaire actuel. La deuxième génération des SMR sera même beaucoup plus économe et donc plus propre. "Ce sont des réacteurs qui vont pouvoir produire environ 10 à 100 fois moins d'éléments radioactifs désagréables après la fission nucléaire" ajoute le professeur Dumont.
Chez nous, le projet va s'inspirer d'un type de réacteur conçu par une société américaine. C'est encore un projet à long terme. Le centre de recherche de Mole doit les développer avec plusieurs partenaires internationaux. Marc Schyns va diriger ce projet, dans lequel ils vont se diriger "vers des réacteurs à neutrons rapides qui présentent trois avantages relativement clairs". Ces avantages, ce sont : "La minimisation de la production de déchets nucléaires, une meilleure utilisation des ressources d'uranium et une meilleure sécurité, donc passive".
Ces premiers réacteurs devraient être opérationnels entre 2035 et 2040, si tout se passe comme prévu. Septante prototypes sont actuellement construits un peu partout dans le monde, mais aucun n'est encore arrivé au stade de la production commerciale.