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La Fugea dénonce l'allégement de la circulaire relative aux permis pour le photovoltaïque

La Fédération unie de groupements d'éleveurs et d'agriculteurs (Fugea) a dénoncé jeudi dans un communiqué l'allégement de la circulaire relative aux permis pour le photovoltaïque. Celle-ci s'inquiète, entre autres, "des conséquences de cette décision qui risque de renforcer la crise du foncier en Wallonie".

Le 14 mars dernier, le ministre wallon de l'Agriculture, Willy Borsus, a annoncé par courrier qu'il avait allégé la circulaire relative aux permis pour le photovoltaïque, dont la Fugea a obtenu une copie, ouvrant la porte aux projets "agrivoltaïques" sous certaines conditions. L'outil d'aide à la décision avait été édité en janvier 2022.

La fédération déplore ce changement de position. Selon elle, l'agrivoltaïsme, une technique qui associe l'exploitation agricole et la production d'électricité photovoltaïque, a des répercussions négatives sur le secteur agricole, et plus spécifiquement sur l'accès au foncier.

"Avec un rendement locatif jusqu'à 20 fois supérieur au bail à ferme, de nombreux investisseurs risquent d'acheter des terres agricoles à des fins spéculatives, ce qui va encore augmenter le prix des terres", a signalé l'administratrice de la Fugea et éleveuse, Valentine Jacquemart.

Ce risque s'ajoute à un potentiel phénomène de rétention des terres. "Les pensionnés, au lieu de les vendre ou de les louer à des jeunes, risquent de les garder pour mettre des panneaux", a-t-elle ajouté.

La Fugea regrette que les organisations agricoles n'aient pas été consultées. "Des discussions étaient en cours entre le secteur et les promoteurs pour essayer de mettre à jour un guide des bonnes pratiques", est-il précisé dans le communiqué.

Le 17 avril, la Fugea et le Réseau de soutien à l'agriculture paysanne (Resap) se mobiliseront à Aiseau-Presles (Hainaut) à l'occasion de la journée internationale des luttes paysannes. Les organisations manifesteront contre un projet de 22.000 panneaux photovoltaïques étalés sur 30 hectares, "soit 5% des terres arables de la commune".

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