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La proposition du ministre de la Mobilité Georges Gilkinet (Ecolo) de lutter contre les nuisances sonores autour de l'aéroport de Bruxelles en supprimant, entre autres, tous les vols de nuit, "n'est pas acceptable du point de vue de l'aviation". C'est ce qu'a déclaré lundi Dorothea von Boxberg, CEO de la compagnie aérienne Brussels Airlines depuis la mi-avril. Mais elle n'est pas opposée à des mesures visant à réduire progressivement les nuisances.
Vendredi, M. Gilkinet a présenté un projet d'arrêté ministériel en réunion inter-cabinets. Celui-ci prévoit notamment l'interdiction totale des vols de nuit (entre 23h00 et 06h00) à partir d'octobre 2024.
"Lorsque l'on parle d'un aéroport, il y a toujours des intérêts divergents", a déclaré M. von Boxberg. "De notre point de vue, l'aéroport est un facteur de prospérité: il crée beaucoup d'emplois, assure de nombreuses connexions, fait venir des gens qui veulent travailler ici, etc. Il faut aussi en tenir compte". De ce point de vue, la proposition de M. Gilkinet est donc "inacceptable", tout comme l'a fait savoir précédemment Brussels Airport, par exemple.
Dans le même temps, la CEO de Brussels Airlines comprend également l'autre point de vue, celui des riverains qui souhaitent plus de calme et de tranquillité. Elle n'est donc pas opposée à des mesures à plus long terme."Ce serait certainement un objectif raisonnable et réalisable de dire qu'il devrait y avoir une réduction du bruit année après année", a déclaré Mme von Boxberg. C'est plutôt l'approche "de tout à rien" qui rend la proposition très difficile, a-t-elle ajouté.
L'un des moyens de réduire le bruit consiste à utiliser de nouveaux avions, plus silencieux et plus économes en carburant que leurs prédécesseurs. Brussels Airlines recevra normalement cinq Airbus A320neo flambant neufs d'ici à la fin 2024, en remplacement des anciens A319 et A320.