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Allons-nous passer la limite de 12 à 18 semaines pour l'avortement? Le parti chrétien flamand est contre, "je suis embarrassé", explique un évêque

Cette semaine, les 35 experts du comité scientifique sur l'avortement ont présenté leur rapport à la Chambre. Médecins, juristes, psychologues ou philosophes, ils étaient tous chargés d’évaluer la législation actuelle sur l'avortement.

Les 25 recommandations des experts du comité scientifique chargé d'évaluer la législation actuelle sur l'avortement au monde politique font déjà bouger les lignes : certains partis pourraient revoir leur position sur la question, mais des questions restent sur la table : la durée pour effectuer un avortement pourrait-elle passer de 12 à 18 semaines ? Permettre un avortement jusqu’à 18 semaines de grossesse, n’est-ce pas trop ? À partir de quand le fœtus ressent-il la douleur ?

Actuellement, de nombreuses femmes ayant dépassé la limite des 12 semaines se rendent aux Pays-Bas afin d'avorter plus tardivement, 371 en 2021. Aux Pays-Bas, après le premier trimestre, l'avortement coûte 1.170 euros, a précisé Femke Van Straaten, directrice de la Bloemenhovekliniek. En Belgique, il y a eu 16.702 avortements en 2021.

Sur le plateau de "C'est pas tous les jours dimanche", le débat s'est posé. Yvon Englert, gynécologue et Co-président du groupe d’experts chargé d’évaluer la pratique et la législation de l’IVG en Belgique a expliqué la raison de la préconisation des 18 semaines. 

"Cela concerne bien évidemment les grossesses non-désirées", a-t-il précisé d'emblée. "Le groupe d'expert pense à l'unanimité qu'il faut arrêter l'hypocrisie et de fermer les yeux sur les cas de ces femmes qui vont aux Pays-Bas pour avorter. L'équilibre entre le statut du foetus et l'autonomie des femmes fait que l'on propose 18 semaines".

Risque de douleur ?

Au centre du débat, il y a évidemment la douleur que pourrait subir le foetus. Yvon Englert est clair là-dessus. "Il y a un consensus très large qui dit que le début de la perception de la douleur arrive entre 22 et 26 semaines, soit bien après les 18 semaines".

De son côté, Tommy Scholtès, porte-parole des évêques de Belgique, se sent "embarrassé" par cette nouvelle. "On réduit l'avortement à un acte médical. Il suffit de prendre rendez-vous pour le faire, et c'est bon. Pour la perception de la douleur, je ne suis pas d'accord. On sait que les avortements pratiqués dans ces conditions, c'est toujours plus difficile".

Le CD&V, le Parti chrétien-démocrate flamand est d'ailleurs contre cette mesure.

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Commentaires

6 commentaires

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  • Qu'un comité constitué uniquement de femmes se prononce et que ses conclusions soient appliquées. Les hommes ne devraient pas avoir de mots à dire dans ce domaine.

    Jean Valjean
     Répondre
  • " On réduit l'avortement à un acte médical. " Il n'a pas tort, mais il n'appartient pas à un curé , qui ne connaît rien du mariage ni des rapports avec les femmes , d'en juger !

    roger rabbit
     Répondre
  • 18 semaines c'est in infanticide ! Je ne suis pas contre l' avortement et je pense que la loi belge était raisonnable. Il existe beaucoup de méthodes pour ne pas se retrouver enceinte ou en cas d'accident agir plus Vite. Les mêmes personnes manifestent pour les droits des animaux, mais admettent de supprimer un fœtus de 4 mois et demi.

    Michel Danielle Hancart Faucon
     Répondre
  • Les chrétiens, ces freins puissants à la libération des non-chrétiens. S'ils n'aiment pas l'avortement, qu'ils cessent d'y avoir recours pour eux, seulement eux. Qu'ils foutent la paix aux autres qui ne leur ont rien demandé.

    Jean Valjean
     Répondre
  • comment osez-vous réunir un panel d'hommes exclusivement pour évoquer ce sujet ?

    Véronique Kirszbaum
     Répondre
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