Atteint de la maladie de Charcot, Michel avait un dernier rêve: nous l'avons suivi ce dimanche

Une vue imprenable sur le littoral, la plage de Coxyde, puis celle de Blankenberge ou encore de Knokke. Une vue pareille depuis un hélicoptère, Michel Mathey en rêvait depuis des années. "C’est formidable ! Survoler la mer, c’était mon rêve", confie Michel.

Michel est touché par une paralysie des muscles

Cette journée exceptionnelle a débuté quelques heures plus tôt, à 8h du matin. C'est le moment de quitter la maison de repos. "Je suis stressé parce qu'on ne sait pas comment va se dérouler le vol en hélicoptère", nous lance alors Michel, alors que des infirmiers le transportent dans un brancard.

La maladie qui l'empêche de se déplacer comme il le veut, c'est la maladie de Charcot. Le diagnostic est tombé en septembre dernier. À 61 ans, Michel est touché par un affaiblissement, puis une paralysie des muscles. Aujourd'hui, il ne peut plus bouger ni manger seul. Son état s'est stabilisé ces derniers jours, mais il est impossible de savoir pour combien de temps.

Pour sortir de son quotidien, Michel peut compter sur les bénévoles de l’association "Les Anges du cœur. "C'est quelque chose qui me tient beaucoup à cœur. Voir qu'on puisse encore faire plaisir à des personnes qui ont des difficultés au niveau de leur santé, de leur moral surtout. Le moral est tellement important dans la guérison d'une maladie", indique l'ambulancière Colette Hendricks.

C'est toute l'affection qu'un frère peut avoir

Après 1h30 de route, son véhicule pour le ciel attend Michel sur la base militaire de Coxyde. L'hélicoptère préparé pour l'occasion assure habituellement des opérations de repérage et de sauvetage. Aujourd’hui, sa mission est bien différente. 

Tout se déroule sous le regard de la famille de Michel. "Je voulais mettre un point d'honneur pour être présent pour l'accompagner dans cet événement. Pouvoir en parler encore avec lui dans les prochains jours, les prochaines semaines. C'est toute l'affection qu'un frère peut avoir pour un de ses autres frères", nous confie Pierre.

Après un décollage un peu périlleux, voilà Michel lancé dans les airs à 150 km/h. Il est emmitouflé pour ne pas attraper froid. "J'ai le vertige en temps normal, mais comme je suis bien fixé et accompagné, je n’ai pas peur", nous dit-il. 

Après avoir vu la mer, Michel voulait aussi la goûter. Après le vol en hélicoptère, il a alors dégusté quelques moules dans un restaurant de Nieuport. 

On apporte de la vie aux jours

Comme Michel, une trentaine de personnes ont déjà pu exaucer leur vœu grâce à l’association. "En soins palliatifs, on n'apporte pas des jours à la vie, mais on apporte de la vie aux jours. Et cette vie-là, elle est très importante", explique Ludovic Whenham, président de l'asbl "Les Anges du cœur".

Laissons à Michel le mot de la fin après sa journée de rêve: "Il ne faut pas hésiter de faire le rêve qu'on a envie de faire. Il faut le réaliser".