Partager:
On se trouve actuellement dans la période de floraison du colza, ces énormes étendues de couleur jaune que l'on voit le long de nos routes. Il y a de plus en plus de champs de colza. En Wallonie, on estime que la surface plantée a augmenté de 10% cette année. En cause : la crise en Ukraine qui a fait fortement augmenter le prix de revente de la plante l'an dernier. De nombreux agriculteurs ont donc misé sur cette culture. Aujourd'hui, son prix a chuté de 50%, mais ses avantages et ses bienfaits pour la biodiversité et les sols restent non négligeables.
Fin août de l’année passée, Joseph a planté 15 hectares de colza pour la première fois. Il a notamment été motivé par le prix de revente très élevé à l’époque."Le prix, l'année passée, était anormalement haut. Il y avait la guerre en Ukraine et le prix du pétrole qui a fort augmenté, donc je pense que c'est lié. Avec le colza, on fait des biocarburants", explique Joseph Vancaster, agriculteur à Beauvechain.
Mais aujourd’hui, le prix de revente a chuté de 50% : environ 400 euros/tonne contre presque 900 euros l’an dernier. "Tout va dépendre, évidemment, de la récolte qu'on va faire. Si on a une bonne récolte, le prix est encore correct. Mais c'est sûr que par rapport à l'année passée, ça fait mal au cœur, quand même...", poursuit l'agriculteur.
Pour Joseph, cette plante reste tout de même très intéressante pour les sols. "Les terres qui sont fort en pente, ça peut limiter l'érosion. Non seulement, elle couvre le sol pendant 11 mois, elle a un enracinement assez profond, elle capte aussi pas mal de carbone et elle le stocke dans le sol, elle apporte beaucoup d'humus à la terre... Donc, je vais dire qu'elle a quand même pas mal de bienfaits."
Il suffit de tendre l’oreille pour les entendre bourdonner... La plante attire également les abeilles. Un autre avantage. "Le colza est une plante très mellifère, donc attractive pour les abeilles. D'ailleurs, certains agriculteurs réalisent des partenariats avec les apiculteurs", souligne Aurélie Noiret, responsable du département économique à la Fédération wallonne de l’agriculture.
La plante fleurira tout le mois de mai. Il faudra ensuite attendre fin juillet pour la récolter. Elle sera alors vendue et transformée. "Avec le colza, on va pouvoir faire de l'huile, ou parfois du biodiesel. Et également le tourteau de colza, qui est riche en protéines et très utilisé en alimentation animale", ajoute la responsable du département économique à la Fédération wallonne de l’agriculture.
En région wallonne, l’an dernier, les agriculteurs ont cultivé 7.800 hectares de colza. Une culture qui a augmenté de 10% cette année.
