"Ce n'est qu'un avant-goût": l'objectif de limiter la hausse des températures à 1,5 degré sera atteint avant 2035

Le GIEC, le groupe d'experts sur le climat des Nations unies, publie ce lundi son nouveau rapport de synthèse. Un important rapport sur le climat qui offre une vue d'ensemble de l'analyse scientifique de la crise climatique. Il établit les causes et conséquences, mais il apporte aussi des solutions.

Ce rapport sera présenté officiellement ce lundi après-midi et ses conclusions sont plutôt inquiétantes... L'objectif le plus ambitieux de limiter la hausse de la température à 1,5° devrait en effet déjà être atteint avant 2035. Preuve que les catastrophes mondiales et bouleversements climatiques que nous connaissons ces dernières années ne sont en réalité qu'un avant-goût de ce que nous allons connaître dans les prochaines années. 

"Ce qui est en train d'être approuvé, ce qui est en phase finale d'approbation, c'est en fait la synthèse des trois gros rapports publiés par le GIEC en 2021 et 2022, plus trois rapports spéciaux sur l'objectif de 1,5 degré sur la cryosphère et sur les terres. On va synthétiser la substantifique moelle et malheureusement confirmer que les premiers impacts du changement climatique que nous connaissons en Europe ne sont qu'un avant-goût. Et que la trajectoire actuelle de nos émissions est absolument incompatibles avec un futur durable et équitable. L'objectif de 1,5 degré, nous allons l'atteindre sans doute déjà avant 2035", a expliqué François Gemenne, membre du groupe d'experts réunis depuis une semaine en Suisse, dans le RTL info 19h de ce dimanche soir. 

Les rapports du GIEC ont un réel impact pour les Gouvernements et pour la population, comme l'a encore indiqué François Gemenne : "Il faut comprendre que les rapports du GIEC constituent la base scientifique sur laquelle se fondent les négociations. La plupart des rapports du GIEC ont débouché sur des avancées significatives en matière de négociation", a-t-il insisté, donnant comme exemple, le rapport précédent, publié en 2014, qui a permis l'accord de Paris qui a été conclu en 2015.

"Ce sont également des rapports importants pour le grand public, poursuit-il. Les manifestations des jeunes pour le climatique en 2018 et 2019 prenaient véritablement les rapports du GIEC comme référence. Je crois qu'aujourd'hui, personne ne conteste l'importance de ces rapports pour fournir à chacun ce qui fait consensus en matière scientifique sur l'état du changement climatique aujourd'hui."