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Laurent cultive des melons en Belgique: ce qui semble être une bonne nouvelle est en réalité "une catastrophe"

La saison des melons et des pastèques approche à grands pas. Les premiers fruits arrivent déjà sur nos étals et certains sont d'origine belge ! Cela peut paraître étonnant puisque ce sont habituellement des fruits cultivés dans le sud, où le climat est davantage chaud... Mais avec les vagues de chaleur que nous connaissons désormais depuis quelques années en Belgique, les agriculteurs en viennent à tester de nouvelles cultures.

Ce type d'exploitation est encore anecdotique en Wallonie : cela représente effectivement quelques hectares sur les 750.000 disponibles dans le sud de la Belgique. Mais un changement est en train de s'opérer. La frontière nord-sud change et on arrive désormais à cultiver, sous nos latitudes, des légumes et fruits habitués à des climats du sud. Cela n'était pas envisageable il y a 10 à 15 ans. 

"On se rend compte, tout doucement, que le sud de la France, la Drôme principalement qui était une grosse cultivatrice de fruits à noyau, comme les pêches, abricots et cerises... Ils ont de plus en plus de mal parce qu'ils ont des ravageurs qui viennent du sud et puis des sécheresses et des températures extrêmes qui font que la culture devient de plus en plus difficile. Et là, maintenant, on constate qu'en Hesbaye, chez nous, on arrive à cultiver ces fruits-là. Toutes les productions sont en train de remonter, la limite nord-sud est en train de changer doucement", analyse Laurent Born, agriculteur en province de Liège.

Pas une si bonne nouvelle que ça

Des fruits locaux et de saison, cela ressemble à une bonne nouvelle, a priori ! "Le climat se prête de mieux en mieux à toutes ces cultures dites 'méridionnales' parce que les printemps sont plus chauds, les étés sont plus chauds aussi. Et ça nous permet même d'arriver avec des variétés qui sont un peu plus tardives, et donc qui ont plus de rendement et qui ressemblent plus aux pastèques qu'on peut trouver vraiment dans le sud", poursuit Laurent Born.

Ce sont vraiment des changements qui sont très subis et très ingérables

Mais pour cet agriculteur, il ne faut pas se réjouir trop vite. Même si cela fait 10 ans qu'il fait pousser des pastèques, il rappelle que ce bouleversement climatique est loin d'être positif pour l'agriculture. "Je dirais même que c'est une catastrophe, parce qu'on n'est pas habitués encore suffisamment à ces changements climatiques. Et ces changements ne sont pas réguliers non plus", dit-il. Exemple avec le mois de mai et sa météo maussade. Alors que le mois de juin est chaud et très sec. "Ce sont vraiment des changements qui sont très subis et très ingérables."

De plus, le secteur estime que la Belgique n'a pas suffisamment de recul pour pouvoir gérer ces périodes de chaleur. Nos sols et infrastructures ne le permettent pas, notamment en termes d'irrigation, domaine dans lequel la Belgique n'excelle pas.

 

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1 commentaire

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  • "Les changements sont subis et très ingérables "? Oui, ils sont SUBIS ( du verbe subir) mais aussi SUBITS ( qui signifie inattendus). Et dire que c'est écit par DEUX prétendus journalistes, pas un pour sauver l'autre !

    Jean Neymar
     Répondre