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Clés pour comprendre: qu'est-ce que le tarif prosumer?

Des compteurs qui "tournent à l'envers", l'électricité "IN" et "OUT", le tarif "prosumer", ce sont des termes que nous entendons quotidiennement. Avec l'aide de Anne-Elisabeth Sprimont, responsable communication de la Commission wallonne pour l’Énergie (CWaPE), nous allons expliquer ces mécanismes. RTL info vous donne des clés pour comprendre les systèmes électriques des panneaux photovoltaïques. 

Lorsque vous injectez votre "trop-plein" d'électricité dans le réseau, on parle du tarif "prosumer". Mais qu'est-ce que c'est ?

Le mot "prosumer" vient de deux termes anglais : Producer (producteur) et Consumer (consommateur). Selon la CWaPE, il désigne ceux qui "utilisent le réseau de distribution et produisent de l’électricité au moyen d’une installation de production décentralisée inférieure ou égale à 10kVA, le plus souvent, des panneaux photovoltaïques".

Le tarif dit "prosumer" ne concerne donc que ceux qui produisent de l'électricité ET il n'est pas d'application à Bruxelles. En effet, "en Région de Bruxelles-Capitale, il n’existe pas de tarif prosumer, c’est un tarif qui s’applique uniquement en Wallonie et en Flandre" dit Adeline Moerenhout, conseillère Communication du Régulateur Bruxellois pour l'énergie (Brugel). Dans la capitale, il est obligatoire "d’avoir un compteur A+/A- (dit aussi un compteur bidirectionnel) ou un compteur intelligent" pour certifier les installations photovoltaïques. Sans quoi, "ils ne peuvent pas recevoir de certificats verts".

Pourquoi un "tarif prosumer" ? 

Anne-Elisabeth Sprimont, responsable communication de la Commission wallonne pour l’Énergie (CWaPE), nous explique qu'il a été "mis en place pour que les 'prosumer' contribuent, eux aussi, au coût du réseau". 

En effet, avec les compteurs mécaniques, les "prosmuer" ne contribuaient pas du tout à ce coût. "Ils utilisent l'infrastructure du réseau sans participer suffisamment au financement de la distribution" explique la CWaPE. Résultat : "Ceux sans panneaux photovoltaïques contribuaient plus que les 'prosumers ' et les coûts ne sont donc plus répartis de manière équitable entre l'ensemble des utilisateurs du réseau de distribution".

Comment le calculer ? 

Pour pallier cet écart, la CWaPE a mis en place un mécanisme de tarification "pour l’utilisation du réseau de distribution". Ce tarif, il va dépendre de vos compteurs électriques. En effet :

  • Si votre compteur différencie votre production de votre consommation (compteur double flux ou communicant), "la participation à la distribution est calculée sur la base du prélèvement réel d'électricité".
  • Si votre un compteur "tourne à l'envers" et ne différencie pas votre production de votre consommation (mécanique), "la participation à la distribution ne peut pas être calculée, il existe donc un forfait". Ça s'appelle le "tarif prosumer".

Ce tarif '"prosumer" est "lié à la puissance de l'installation de production". Pour le calculer, la CWaPE "a établi que, de manière générale, 37,76 % de l’énergie produite est consommée simultanément. 62,24 % de l’énergie produite est par conséquent réinjectée dans le réseau et consommée à un autre moment. Le tarif prosumer consiste donc à faire contribuer le prosumer aux coûts du réseau à hauteur de 62,24 % de ce qu’aurait payé un utilisateur du réseau classique".

Que vais-je donc payer ? 

Si vous possédez des panneaux photovoltaïques et un compteur mécanique, vous payerez donc comme coût de réseau : le tarif prosumer, multiplié à la puissance de votre installation, ainsi que les tarifs de réseau "normaux", si vous avez consommé plus que vous n'avez produit.

Mais attention, si vous possédez des panneaux photovoltaïques et un autre compteur, deux calculs seront fait et la CWaPE prendra le montant le moins élevé des deux, ça s'appelle "le montant maximum à facturer".

Vous payerez donc comme coût de réseau : soit les tarifs de réseau "normaux" appliqués à votre consommation, soit le même montant que pour un compteur mécanique. Cela pour éviter au "prosumer" de prendre "le risque de payer plus que s’il ne dispose pas de ce type de compteur dans l’hypothèse où leur autoconsommation ne serait finalement pas suffisante".

 

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