Il y a de moins en moins de cordonniers en Belgique : 2 cordonniers sur 3 ont disparu en 20 ans. Il n'en reste que 333 à travers le pays et ils disparaissent lentement... Exemple à Woluwé où le cordonnier du quartier Tomberg part à la retraite, mais ne trouve pas de repreneur.
Faire réparer ses affaires abîmées chez son cordonnier, c'est une habitude que de nombreux Belges ont gardée. Comme Catherine, venue pour son sac à main. Mais malheureusement pour elle, Eric, le cordonnier du quartier de Tomberg à Woluwé, il va cesser son activité. Problème, il ne trouve pas de repreneur. "C'est dommage que l'on arrive à faire que des grandes surfaces, des chaînes, mais plus de petits commerces.", se décole Catherine. "C'est inquiétant", renchérit un autre client.
Eric succédait à son propre père il y a 43 ans. Mais aujourd'hui, il ne trouve pas de repreneur. Il est également impossible pour lui d'en former un, d'ici la fin de son activité, le 30 juin : "Il n'y a plus de formations, car plus d'élèves. Donc on n'ouvre plus de classe.", explique le cordonnier. "Le métier se meurt. On était 10 000 il y a 20 ans, maintenant, on est plus que 800.", poursuit-il.
Les baskets, coupables ?
En plus du manque de formation, le coupable de cette disparation est la basket. "C'est la basket qui a tué le métier. Leur qualité médiocre pousse à ce qu'on les achète, puis qu'on les jette.", précise Eric. Les habitudes de consommation ont en effet changé, ce qui impacte les cordonniers. "C'est une tradition, tout un savoir-faire aussi qui disparaît.", explique Olivier Mauren, porte-parole du syndicat pour indépendants.
En 20 ans, 2/3 des cordonneries ont disparu en Belgique selon la fédération des métiers du cuir. Une forte accélération de ce phénomène s'est produite ces 5 dernières années.
