Accueil Actu Belgique Société

En Belgique aussi, des braconniers sévissent: "Certains les assomment, coupent les pattes et les laissent agoniser"

C'est un phénomène récurrent dans nos forêts: le braconnage. Un acte délictueux contre lequel la brigade anti-braconnage du SPW lutte sans répit. En cette saison, ce sont les grenouilles rousses qui sont les cibles de ces malfrats. 

Dans nos forêts wallonnes, 14 hommes traquent les trafiquants de jour comme de nuit. Lors de grosses opérations, ils sont appuyés par le réseau de gardes forestiers et/ou les services de polices. Les membres de l'unité anti-braconnage sont tous OPJ (officiers de police judiciaire). Ils ont autorité dans les bois et forêts de toute la région. Armés, ils peuvent intercepter et arrêter les suspects d'actes délictueux. 

Le braconnage concerne à la fois les petits et les grands gibiers. Mais en cette saison, ce sont les grenouilles rousses qui sont les plus recherchées. Et la vigilance des OPJ est d'autant plus forte que l'espèce est protégée. Des opérations sur le terrain sont menées régulièrement avec interceptions, perquisitions et saisies des pièces ou matériels. Parfois ce sont des seaux entiers de grenouilles vivantes ou démembrées qui sont saisis.

Edition numérique des abonnés

Emilien Vincent fait partie de l'unité anti-braconnage. Sa mission est de traquer les braconniers et démanteler les trafics illégaux.  
En ce moment, son travail repose donc essentiellement sur les grenouilles rousses. "On a déjà interpellé des personnes en flagrant délit de capture de grenouilles rousses, soit en capture sur le terrain soit en perquisition chez eux, ils étaient en train de découper des grenouilles ou alors dans le congélateur prêtes à être consommées." Les braconniers les démembrent pour nous garder que les pattes, soit pour les intégrer dans des filières clandestines soit pour leur consommation personnelle. "Certaines personnes les attrapent et les tuent de manière 'propre' même si c'est interdit, mais d'autres les assomment, coupent les pattes avec une paire de ciseaux et laissent agoniser la grenouille pendant des heures voire des jours."

"Des populations déjà mises à mal"

Une pratique barbare, qui n'a pas totalement disparu, et qui met en danger la biodiversité. Serge Tiquet est coordinateur pour le sauvetage des batraciens chez Natagora. Lui aussi surveille les opérations de malfrats. "Ça peut être un vrai souci dans certaines régions parce que les populations sont déjà mises à mal par différentes problématiques", explique-t-il. "Le fait de venir les braconner fait en sorte que les populations sont encore plus sensibilisées."

Edition numérique des abonnés

Les braconniers risquent jusqu'à 6 mois de prison ferme et une amende de 100.000€ maximum.

À lire aussi

Sélectionné pour vous