Ce mercredi 8 mars marque la Journée internationale de la femme. L’occasion d’un portrait. Celui d’Yvette, la première conductrice de train recrutée par la SNCB. Il y a 25 ans grâce à l’adoption d’une loi autorisant le travail de nuit pour les femmes. Depuis les mentalités ont évolué et l’entreprise publique espère augmenter le pourcentage de femmes dans les fonctions traditionnellement réservées aux hommes.
Pour Yvette, les pièces mécaniques sont une passion qui remonte à l’enfance. Son papa tient alors un garage automobile. La jeune fille n’hésite pas à plonger ses mains dans le cambouis.
"Mon papa réparait les voitures. On faisait les entretiens et je l’aidais. J’ai touché les clés et j’aimais bien ça", dit la technicienne à l’atelier central de Salzinnes (SNCB).
Yvette travaille désormais en atelier. Mais il y a 25 ans, c’est la première femme belge à monter dans un train… comme conductrice. "Pour moi, conduire, c’est me promener. J’ai du plaisir quand je conduis. Un train plus lourd est plus difficile à manier et pour freiner", confiait-elle.
Une femme conductrice de trains. Un événement à l’époque, car jusqu’en 1997, le métier était réservé aux hommes, les seuls à pouvoir travailler de nuit.
"Il y avait des photographes dans les talus. Des amateurs qui collectionnent les photos de locomotives étaient là pour me photographier. Une photo avec la première femme au volant", raconte Yvette.
Depuis les mentalités semblent avoir évoluée. Chargée d’approvisionner les techniciens en pièces mécaniques, Yvette se sent plutôt bien intégrée.
"Leur peur était de savoir si ça allait fonctionner, un métier d’homme avec une femme aux commandes. En voyant que ça a fonctionné, les mentalités ont bien évoluer", affirme-t-elle.
La SNCB compte aujourd’hui 183 conductrices de trains (6% du personnel affecté à cette fonction) et 53 techniciennes (1,6 % des effectifs en atelier). A l’avenir, l’élargissement des critères de sélection devrait permettre augmenter cette proportion.
