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"Il y a 6-7 ans, les gens n’osaient pas": cette pratique au restaurant est de plus en plus répandue

C’est entré dans les habitudes de bien des Belges: emporter ses restes en quittant le restaurant. Un geste anti-gaspillage et anti-crise. Les clients ont davantage conscience qu’ils peuvent repartir avec ce qu’il reste dans leur assiette. Au fil des ans, le secteur s’y est adapté, intelligemment. 

Poissons en papillote : un plat trop copieux pour Arlette. La gérante du restaurant débarasse et demande : "Vous désirez emballer le reste ? Je vous fait un doggybag". En face, Guy n'hésite pas : "On ne doit pas avoir trop de complexes. Si on peut emporter, il faut le faire, il faut en profiter !".

En salle, emporter est entré dans les usages. Ici, ce sont 200 grammes qui ne seront pas jetés. Aurore emballe à chaque service. "Les gens hésitent encore un peu à demander s'ils peuvent prendre le reste de leur assiette. Je ne sais pas pourquoi, mais du coup on leur propose naturellement quand on voit qu'il reste un petit reste dans les assiettes. En général, c'est oui", observe-t-elle.

Ils doivent le réchauffer à minimum 68 degrés

Cette habitude plait aux chefs. Ils sont tout à fait organisés, avec des étiquettes sur mesure et des conseils aux clients : au frigo dans les 2h, à manger dans les 3 jours. "C'est surtout pour responsabiliser les clients. Une fois sortis du restaurant, ils sont responsables de leur plat et plus nous. Ils doivent le réchauffer à minimum 68 degrés pour tuer toutes les bactéries qu'il y a eu pendant le transport", explique Laetitia Criquilion, cheffe adjointe du restaurant. L'objectif est aussi de se prémunir de réclamation en cas d’intoxication.

12kg jeté par an

Rien qu’au restaurant, chaque Européen jette 12 kg par an. Faut-il diminuer les portions ? Faire des prix en fonction des quantités ?

Jean-Pierre Malrée, chef d'un restaurant de Mons, préfère rester généreux et voir les clients partir avec les restes pour un autre repas. Mais, calibrer, c'est "très compliqué : "Un plat en sauce doit être généreux. On va parler d'une carbonnade, d'un boulet ou d'une pâte. Evidemment, il y a la gastronomie qui incite à ce genre de cuisine très ciblée, très calibrée. On ne peut pas se comparer, c'est deux mondes totalement différents".

Les gens osent de plus en plus

Les mentalités ont changé, désormais, il y a moins de gêne : "Les gens osent de plus en plus", estime Luc Marchal, le président de la Fédération Horeca Wallonie. "Si on se repositionne il y a 6-7 ans, les gens n’osaient pas. On disait 'c’est pour les chiens'. Parfois, 'pour mon vieux papa'".

Emporter les restes, un geste anti-gaspillage. Le tout est de ne pas oublier de le manger 

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Commentaires

1 commentaire

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  • Le doggybag.. Ca fait des décennies qu'on aurait du y penser, mais "les trentes glorieuses" nous avaient fait perdre tous nos repères et tout notre bon-sens..!!

    Gérard G
     Répondre