"Il y avait un risque d'abus et c'est démontré": les absences au travail d'un jour ont la cote depuis qu'il ne faut plus de certificat

Depuis novembre 2022, les travailleurs des grandes entreprises (plus de 50 travailleurs) ne sont plus tenus de présenter un certificat médical s'ils sont malades pour une seule journée. Cette mesure, limitée à trois jours d'absence par an, vise à soulager les cabinets médicaux. Mais pour Matthieu Dewèvre, conseiller à l'union des classes moyennes (UCM), la mesure a engendré de nombreux abus:

"Ce que nous avons vu remonter d'un certain nombre de nos entreprises, ce sont des salariés qui estiment avoir droit à ces jours et qui les planifient parfois des semaines à l'avance. Il y avait clairement un risque d'abus important et aujourd'hui, c'est démontré."

Une augmentation de 44% des absences pour une journée, c'est trois fois plus que dans les entreprises de moins de 50 travailleurs où la règle ne s'applique pas.

"Nous ne parlons pas d'abus de notre côté. On peut être malade une journée, se sentir mieux le lendemain et retourner au travail. Ça peut être plus facile que d'aller voir son médecin et parfois avoir un certificat plus long", tempère Elisabeth Etter, experte bien-être Sécurex.

Matthieu Dewèvre insiste, ces absences d'un jour ont des conséquences financières et logistiques sur les entreprises: "Il y a d'abord la question du salaire garanti, mais il y a aussi la question du remplacement et donc impossibilité de prévoir un remplaçant, impossibilité même de contacter une agence d'intérim."

Pour limiter les absences, le secrétariat social Securex recommande aux entreprises de dialoguer avec le personnel pour mettre en place des mesures qui garantissent son bien-être au travail.