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Malgré un salaire attractif, le métier d'instructeur auto-école peine à attirer des candidats. Des horaires contraignants, des examens exigeants, et des conditions de travail difficiles expliquent cette pénurie croissante.
Plutôt bien, oui, plus ou moins 3 000 euros bruts, d'après la fédération des auto-écoles Federdrive. Tout dépend de chaque cas, mais ça peut représenter 2200 euros nets, avec souvent, un véhicule à disposition, tout ça sans diplôme prérequis.
Donc le salaire est a priori attractif. Ce n'est pas ça qui contribue à la pénurie. Federdrive impute le manque d'instructeurs d'abord au temps partiel, pour une partie de la profession, c'est un job en plus.
Ce qui rebute également, ce sont les horaires, souvent les soirs et les week-ends. Et ça, ça séduit de moins en moins de monde.
Nous sommes dans la société du loisir, rappelle Federdrive, et on veut du temps libre.
Ensuite, autre raison de la pénurie : les examens pour devenir instructeur. Il faut passer un brevet d'aptitude professionnelle, soit dans une auto-école, 120 heures de cours, ce qui représente un coût de 500 euros, mais il y a ensuite un système de remboursement.
Ça a été mis en place pour éviter les candidats pas sérieux. L'IFAPME propose aussi des formations, c'est gratuit, mais ça dure 1 an. C’est là que ça se complique : les épreuves sur le code sont réputées difficiles que ce soit à l'écrit ou à l'oral, sans oublier un 3e examen, de mécanique.
Il n'y a que 3 sessions d'examens qui sont organisées par an. Il faut s'inscrire et s'y prendre à temps, sachant qu'à Bruxelles, il n'y a pas d'examens et donc tout le monde est envoyé en Wallonie, en tout cas les francophones.
Pour ce qui est de l'agressivité, oui, il y en a, les autres conducteurs qui perdent patience de plus en plus vite.
Mais pour Federdrive, ce n'est pas le plus important, la fédération considère que ce qui est très embêtant, ce sont les limitations de vitesse qui changent tout le temps. Juste un exemple : son vice-président a calculé qu'entre Waterloo et Genappes, il y a 13 changements de vitesse. On passe de 30 à 50 voire 70, puis on revient à 30. À cela s'ajoutent les radars tous azimuts, et pour le candidat au permis, ça arrive qu'il se fasse flasher et c'est au frais de l'instructeur.
Cerise sur le gâteau : si un instructeur est déchu de son permis de conduire, quand il le récupère, il a besoin d'être réhabilité. La procédure prend entre 3 et 5 ans, sans pouvoir conduire et donc exercer son métier.
Ça, plus le reste, explique la pénurie, et n'est pas de nature à motiver les candidats instructeurs.