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On l'a appris ce jeudi matin, l'eurodéputé belge Marc Tarabella a quitté la prison de Marche-en-Famenne. Il avait obtenu sa libération sous conditions mardi, après une décision de la Chambre des mises en accusation de Bruxelles.
"Je suis soulagé de pouvoir rejoindre ma famille. Cette période a été une réelle épreuve. Je tiens à remercier toutes les personnes qui m’ont marqué leur soutien durant toutes ces semaines. Je le répète : je n’ai rien à me reprocher et je reste bien sûr à l’entière disposition des enquêteurs s’ils ont d’autres questions", nous a-t-il déclaré. "J'ai passé 9 semaines en prison, c'est un soulagement de rentrer chez moi, même si je reste en prison à domicile".
Il a en effet été autorisé à sortir de prison sous la modalité du bracelet électronique, ce qui signifie qu'il devra rester à son domicile. "Je suis privé de ma liberté de circuler et de quitter le périmètre de ma maison et de ma terrasse. Si je sors, une alarme se déclenche et donc je n'ai pas envie de jouer à ça. J'ai toujours respecté les règles, que ce soit en détention ou ici. Voilà, les règles me sont imposées, il me faut les accepter. Et donc voilà, c'est quand même contraignant, sachant que je répète, c'est un plus d'avoir pu revenir chez soi", ajoute-t-il.
"La première chose que j'ai faite en arrivant ici ? Embrasser mon épouse. Ce sont mes enfants qui sont venus me chercher avec mon filleul. Et puis voilà, c'est de se retrouver chez soi. Ça fait du bien. Ça va aussi arriver avec ma maman qui viendra tout à l'heure. Voilà, c'est d'abord les siens."
Comment se passe la vie en prison ? Comment l'a-t-il vécue ?
"D'abord, la première chose, c'est de lire le règlement. (...) C’était ma première lecture pour respecter la règle et s'adapter à la règle qui s'impose à tout le monde. Donc finalement, mon seul privilège c'est d'avoir été dans une cellule seul. Mais j'avais le même régime que les autres détenus, la même nourriture, et Saint-Gilles, c'est très, très dur parce qu'on n'a qu'une heure et demie ou deux de sortie par jour. Le reste, on est dans sa cellule, renfermé, on mange dans sa cellule, on dort dans sa cellule, on lit dans sa cellule, et puis on se dégourdit les jambes avec tous les autres détenus et on fait le tour de ce que j'appelais la cour de récré. (...)"
Il poursuit: "Il n'y a pas d'activités, pas de bibliothèque, pas de salle de jeux, enfin de jeux... ou pas d'activités autres que la marche pendant 1h30 à 2h par jour, une fois par jour. J'ai nourri les pigeons. On avait 7 tranches de pain par jour à Saint-Gilles, j'en mangeais deux le matin, deux le soir et donc les trois autres, je les émiettais pour nourrir les pigeons qui venaient sur ma fenêtre. Le record, c'est dix pigeons et quatre accrochés à la grille par exemple. (...) J'ai notamment lu des romans. Ce qui ne m'arrive pas dans la vie normale, parce que je n'ai pas le temps. Je n'avais que des lectures professionnelles. Aujourd'hui, j'ai appris à lire avec beaucoup d'intérêt d'ailleurs."
Professionnellement, il pourra reprendre les activités ne nécessitant pas de présence physique. Il redeviendra ainsi bourgmestre en titre d'Anthisnes, pourra réunir le Collège chez lui mais ne participera pas au conseil communal. Et au niveau européen, il pourra suivre en ligne les débats du parlement mais pas voter, le vote à distance n'étant plus possible depuis la fin des mesures liées au covid.
Marc Tarabella est inculpé dans l'enquête du parquet fédéral belge sur des faits présumés de corruption au sein du Parlement européen. Plusieurs personnes sont inculpées dans ce dossier, dont Pier Antonio Panzeri, ex-député européen et fondateur de l'ONG Fight Impunity; Eva Kaili, l'ancienne vice-présidente du Parlement européen ainsi que son compagnon Francesco Giorgi.
Ce jeudi, Pier Antonio Panzeri a également pu sortir de prison. Il a été libéré de la prison de Saint-Gilles (Bruxelles).
