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"Je souffre et j'aimerais qu’on m’aide": Tina doit attendre plusieurs MOIS pour passer une IRM, comment en est-on arrivé là?

Tina, qui nous a contactés via le bouton orange Alertez-nous, aimerait pouvoir passer rapidement une IRM afin d'éclaircir la cause de sa douleur au pied. Problème : on lui propose un rendez-vous dans plusieurs mois. Elle ne comprend pas ces délais aussi longs pour une prise en charge médicale. Manque-t-on d'appareils ? Des solutions sont-elles envisagées ? 

"Quand on souffre, on espère être pris en charge plus rapidement", confie Tina. Désespérée, cette habitante de Waterloo nous a contactés via le bouton orange Alertez-nous pour dénoncer des délais trop importants avant de pouvoir passer une IRM. Depuis 7 ans, Tina souffre du pied. Malgré des semelles orthopédiques et des consultations chez le kinésithérapeute, la douleur s'est peu à peu intensifiée.

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Depuis six mois, "impossible d'appuyer le pied par terre". "C’est comme s’il y avait un caillou dans votre chaussure qui fait très mal", décrit-elle. Les examens médicaux réalisés ont permis de déceler une pathologie, Tina bénéficie d'un traitement. Mais la douleur est toujours là. Selon Tina, la solution qui s'impose désormais est l'IRM (imagerie par résonance magnétique). Cependant, elle ne parvient pas à obtenir un rendez-vous rapidement. "C’est la croix et la bannière. J’ai téléphoné à quasiment tous les hôpitaux bruxellois et à Namur. Les premiers rendez-vous sont dans plusieurs mois", assure-t-elle. 

C’est comme une sorte d’injustice.

Tina s'estime démunie. "Je commence à en avoir marre, c’est très handicapant. C’est comme une sorte d’injustice. Je souffre et j'aimerais qu’on m’aide. J’aimerais que l'on fasse cet examen et que l'on voit ce qui se passe une bonne fois pour toutes. On ne se met pas à la place des patients qui souffrent et qui ont envie de ce que ça s’arrête", ajoute-t-elle. 

Une IRM est une technique d’examen qui consiste à créer des images précises d’une partie du corps, grâce à des ondes et un champ magnétique. Les images sont reconstituées par un ordinateur et interprétées par un radiologue. Tous les hôpitaux ne sont pas dotés de cette machine imposante et complexe à utiliser.

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Dr Sebastian Spencer est directeur médical adjoint aux Cliniques de l'Europe. Ici, les délais vont de 15 jours à 3 mois selon les zones anatomiques. "Si on parle d’IRM du genou, on a des délais courts. Pour le cerveau, les délais sont un peu plus longs", éclaire le spécialiste. Car pour qu'un patient puisse passer une IRM, la machine doit être paramétrée. Les équipes médicales s'occupent de ce paramétrage en rassemblant les rendez-vous selon les zones. "Quand on planifie l’activité d’une IRM, on la planifie par zone anatomique", justifie Dr Sebastian Spencer. 

Ce qui doit être fait rapidement est fait rapidement.

Le directeur nous explique que lorsque l'on se retrouve face à des urgences médicales, il est possible de programmer un rendez-vous rapidement. La plage horaire de l'établissement permet l'ajout de telles urgences. Pour cela, il suffit que le médecin prescripteur contacte l'hôpital et fasse part de l'urgence de son patient. "Ce qui doit être fait rapidement est fait rapidement", explique Dr Sebastian Spencer.

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Pour les cas qui ne sont pas traités en priorité comme Tina, il faut attendre deux mois pour une résonance du pied aux Cliniques Saint-Luc. "Bien sûr, on aimerait que les délais de 3 mois soient plus courts. Et pour cela, on ouvre des plages horaires le week-end", souligne le praticien. 

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En Belgique, on compte 139 appareils (dont deux qui ne sont pas encore opérationnels en Flandre). C'est deux fois moins par rapport à la moyenne européenne. Pourtant, la Belgique réalise deux fois plus d'IRM par rapport à la moyenne européenne.

"Donc au final, c'est le verre à moitié vide, à moitié plein. On a moins d'appareils, mais on les utilise de manière plus efficiente. Donc le nombre d'examens ne s'en trouve pas significativement diminué", analyse Dr Frédéric Alexis, radiologue à l'hôpital de Jolimont et membre du conseil d'administration de la société belge de la radiologie. 

Faut-il augmenter le nombre d'équipements permettant de réaliser des IRM pour réduire les délais des patients ? Un groupe de travail, dont fait partie Dr Frédéric Alexis, s'est penché sur la question. Un rapport sur le nombre d’appareils nécessaires vient d’être transmis au cabinet du Ministre. Le gouvernement fédéral est responsable du nombre d’appareils mis sur le marché et les Régions choisissent les hôpitaux qui recevront un agrément pour pouvoir détenir ces appareils. 

+ 200.000 examens d'ici 2 à 3 ans

Selon ce radiologue, on observe une augmentation de 7% du nombre d'IRM depuis près de 10 ans. "Cela s'explique par l'espérance de vie qui augmente, le cancer qu'il faut suivre et traiter. Donc les examens vont augmenter. Les évolutions technologiques permettent de faire plus d'exploration. Aujourd'hui, on est aux alentours d'1.100.000 examens. On s'attend à ce que l'on soit aux alentours d'1.300.000 d'ici 2 à 3 ans. Il faudra donc adapter la capacité de l'appareillage pour répondre à cette demande", explique Dr Frédéric Alexis.

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Adapter le parc de machines pourrait également passer par l'analyse des prescriptions médicales. Car tout examen passe auparavant par la prescription d'un médecin. "Il serait intéressant de pouvoir bénéficier d'un système d'aide à la prescription qui permettrait de monitorer, d'étudier la façon dont on prescrit pour pouvoir faire des ajustements et éventuellement pour permettre de prévoir le nombre d'appareils pour le futur", explique le radiologue. 

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L'un des autres défis majeurs auquel le système de santé sera prochainement confronté réside également dans le recrutement et la formation de personnel qualifié. Car pour augmenter le nombre d'équipements, il faudrait compter sur "deux fois plus de personnel". "Or, les personnes qui réalisent des examens, qui sont les technologues en imagerie médicale, constituent, un métier en pénurie. Donc si demain, on avait deux fois plus d'appareils, il est fort probable qu'on aurait du mal à les utiliser de manière correcte", analyse le radiologue. 

Finalement, Tina a pu obtenir un rendez-vous suite à désistement. Elle espère désormais que l'IRM pourra l'aider dans le diagnostic son éventuelle pathologie. 

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Commentaires

4 commentaires

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  • Je lui recommande l’hôpital Glorieux à Renaix (bilingue), RV en IRM assez rapide, médecine de qualité !

    dan mned
     Répondre
  • Quel délire

  • Le but de certaines politiques n'est-il pas de limiter l'accès aux soins et ainsi faire régresser l'espérance de vie dans la population?

    Jean Valjean
     Répondre
  • UZ LEUVEN vous recevra immédiatement !

    André J
     Répondre