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"Pris en otage par des patients": les faits de violence sur les services de secours se multiplient, la peur de parler s'est installée

Sur le terrain, les pompiers et ambulanciers subissent de plus en plus d'agressions, qu'elles soient verbales ou physiques. Dans certaines zones de secours, un soutien psychologique a été mis en place. Rencontre avec certains de ces pompiers.

Kevin Bernard est sapeur-pompier. En intervention, il constate de plus en plus d'agressions. Sur le terrain, il n'est pas toujours compétent pour régler la situation : "Quelques fois, l'attente peut être longue. C'est là qu'il y a des signes d'agressivité verbale. On nous demande ce qu'on attend, mais il faut savoir que nous sommes aussi limités dans nos compétences."

Il se retrouve alors désarmé face à des personnes, sans pouvoir les aider : "À partir du moment où on vient endosser cet uniforme, qu'il soit pompier ou ambulancier, on met également nos soucis de côté pour la population. Donc ce n'est pas évident." 

Les pompiers et les ambulanciers agressés sont aidés par Yves Delattre, pompier-ambulancier, qui offre un premier soutien psychologique. Ces dernières années, il reçoit de plus en plus de témoignages de violence : "En fait, ça peut être une simple altercation verbale qui les marque. Parce qu'ils viennent pour aider, et résultat : ils se font prendre à partie. Ça peut monter crescendo. Des collègues ont déjà été menacés avec des armes. Il y en a qui ont même été pris en otage dans une maison par des patients qui les ont menacés encore une fois avec des armes."

Pourtant, le nombre d'agressions rapportées reste faible. Sur 40.000 interventions l'an dernier, seuls 10 cas ont été recensés. Chez les sapeurs-pompiers, la peur de parler s'est installée : "On ne veut pas montrer ses faiblesses, ça, c'est une chose. À mon sens, il y a aussi le seuil que l'on met, pour savoir quand on considère avoir été agressé. À titre individuel, j'ai déjà été apostrophé violemment pendant une intervention. Ça n'a pas été une agression physique, en attendant, je suis resté assez surpris de la réaction de la personne chez qui j'intervenais. Ce qui fait que ça a compromis mon travail sur le terrain", témoigne Benoît Filippi, chargé des opérations de secours.

Il y a quelques jours, la zone de secours a reçu une circulaire de la ministre de l'Intérieur. L'enjeu : faire baisser les violences faites aux pompiers. 

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