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"Nous marchons parce qu'aujourd'hui encore les discriminations de genre existent": 15.000 personnes ont manifesté à Bruxelles ce vendredi

Quelque 15.000 personnes, selon l'estimation du Collecti.e.f 8 maars, et 7.000 selon la police bruxelloise, ont battu le pavé de la capitale vendredi soir pour faire entendre leurs voix et revendiquer les droits des femmes et des minorités de genre. Une forte mobilisation alors que de nombreux combats sont encore à mener dans la société.

Dès 17h00, la foule s'est rassemblée place de l'Albertine, avant de se diriger vers la place Poelart. Après un crochet par la place Royale, les manifestantes et manifestants sont revenus à leur point de départ. "L'égalité ne tuera pas ta masculinité", "Police, justice, classement sans suite: vous êtes complices", arboraient certaines pancartes. Organisée par le mouvement d'action international féministe et anticapitaliste la "Marche mondiale des Femmes", la manifestation visait notamment à pointer l'impact négatif des politiques d'austérité sur les conditions de vie des femmes, "limitant leur autonomie et les maintenant dans la précarité". 

"Nous marchons parce qu'aujourd'hui encore, en Belgique, les discriminations de genre existent", a appuyé la coordinatrice de la Marche mondiale des femmes, Marcela De La Peña. Qu'il s'agisse de l'écart salarial ou encore des violences sexistes et sexuelles (qui surviennent dans la rue, au travail, ou à la maison), la militante pointe le besoin de "davantage d'initiatives structurelles pour sensibiliser les différents acteurs de la société à ces discriminations". Le droit à l'interruption volontaire de grossesse (IVG), et surtout la dépénalisation totale du droit à l'avortement en Belgique, figurait également parmi les doléances des manifestantes. "On marche pour l'élimination des obstacles qui empêchent l'accès à des avortements sûrs et légaux dans notre pays, notamment via l'extension du délai légal pour accéder à une IVG ou encore la suppression du délai obligatoire de réflexion de 6 jours", déclarait ainsi Amnesty International Belgique.

Un manque cruel de reconnaissance

L'inégale répartition du travail du "care" (qui renvoie au fait de prendre soin des autres, que ce soit professionnellement ou dans la vie privée) a en outre été mis en lumière par le Collecti.e.f 8 maars. Selon les statistiques, les femmes passeraient environ sept heures de plus que les hommes à prendre en charge le travail domestique, qu'il s'agisse de faire les courses, de nettoyer le foyer, d'aller chercher les enfants, etc., argue le collectif. "Ce travail de 'care', qui n'a finalement rien de naturel, est invisibilisé, non-rémunéré et souffre d'un manque cruel de reconnaissance", a insisté l'une des porte-paroles du Collecti.e.f 8 maars, Malika Roelants. 

"Une grève féministe permet ainsi de montrer que lorsque les femmes s'arrêtent de travailler, de produire et de prendre soin, le monde s'arrête, car nous sommes indispensables au bon fonctionnement de la société", a insisté la militante.  Le collectif a par ailleurs tenu à afficher son soutien avec les femmes palestiniennes, et plus largement avec les victimes de conflits armés au cours desquels les corps des femmes sont utilisés comme "butins de guerre". À l'occasion de la Journée internationale de lutte pour les droits des femmes, des marches similaires ont eu lieu vendredi à travers le monde.

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  • N'importe quoi!

    Alain Schmit
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