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Sacha touche jusqu'à 2.000€ par shooting: entrée dans le monde lucratif mais très restreint du mannequinat

Et si vous étiez, un jour, repéré dans la rue, par un agent de mannequin ? C’est ce qu’on appelle le street-casting. La rue, mais aussi les festivals sont les terrains de chasse préférés de ceux qu’on appelle des "scouts". Un métier très lucratif, mais aussi très cadenassé… et vous allez le voir, certains commencent très jeunes ! 

Cela commence parfois avec des passants anonymes dans les rues de Bruxelles : des visages, des silhouettes, scrutées par Véronique, qui travaille pour l’une des agences de mannequins les plus réputées de Belgique. 

"En hiver, ils ont tous leur doudoune, mais en été, il y a moins de vêtements, mais des lunettes de soleil et ça, c'est parfois un peu trompeur", explique-t-elle. "De toute façon, je ne sais pas voir si elles sont photogéniques à vue d’œil. Il faut tester ça par après".

Dans le métier, c’est ce qu’on appelle du "scouting", du repérage. Notre journaliste a pu suivre Véronique Vermeire dans ce travail. "On regarde d'abord la taille... puis la beauté, forcément", explique-t-elle. 

Mais qu'est-ce que la beauté pour cette chercheuse de mannequin ? "C'est difficile à dire, on regarde la forme du visage, les yeux, le nez, une belle bouche, c'est important".

À en croire Véronique, pas si facile de dénicher la perle rare. D’autant que Bruxelles ne serait pas le meilleur terrain de chasse. Y aurait-il donc des villes avec plus de "potentiel" pour des mannequins ?

"Oui, notamment en Flandre par exemple. Le mélange d'Hollandaises et de Flamandes fait que ce sont des gens plus élancés, plus grands", détaille Véronique. "Après, ce n'est pas pour ça qu'à Liège ou à Namur, je ne vais pas en trouver".

À l’agence, dans le centre de Bruxelles, c'est séance photo pour les mannequins déjà bien rodés. Sacha, un mannequin, a lui été repéré sans l’avoir cherché. "J'étais en train de faire mes courses et par chance, j'ai été recruté par Véronique. Ça a complètement changé ma vie. Je travaille seulement 3 ou 4 jours par mois, ce qui me permet d'en vivre désormais, car c'est entre 1.000 et 2.000 euros par shooting", explique-t-il.

Dès le plus jeune âge

Seule une à deux personnes sont sélectionnées sur le terrain, chaque mois par Véronique et Anaïs, fait partie des heureux élus. L’adolescente est la plus jeune recrue de la très prestigieuse agence Dominique. 

Elle n’a que 12 ans quand elle est repérée, l’an passé alors qu'elle se trouve au festival de Dour en famille. Une concentration d’adolescents très prisée des agences de mannequins. 

La jeune fille doit attendre encore deux ans pour avoir le droit de travailler dans cette agence pour adulte. En attendant, elle participe à quelques séances photo pour constituer son book. Seules quelques-unes de ses amies sont dans la confidence.

"C'est un rêve de pouvoir être dans une agence à cet âge-là, on peut faire miss Belgique, et plein d'autres choses plus tard", s'imagine Sofia, amie d'Anaïs. "Je ne suis pas jalouse mais ce serait vraiment bien de pouvoir expérimenter ça une fois dans sa vie".

Retour dans les bureaux de la célèbre agence de mannequins bruxelloise. Si l’adolescente de 13 ans ne peut pas encore travailler, Véronique veille à ne pas perdre de vue un profil si prometteur. "La bonne taille, c'est autour d'1m78. Pas plus d'1m80, mais autour d'1m70, c'est bon aussi", explique Véronique.

Une retraite rapide

Mais pour la maman d’Anaïs, la priorité est ailleurs. "La condition première, c'est de bien travailler à l'école, c'est la base peu importe ce qu'elle fasse après. Parce que même si ça peut être productif par après, cela ne dure qu'un temps".

Parmi les 750 mannequins proposés par l’agence, 10 % n’ont pas encore 18 ans. Des jeunes de 15, 16 ans, de plus en plus souvent repérés sur un autre terrain de chasse : les réseaux sociaux. 

Pendant plusieurs heures, les employés de l'agence peuvent passer leur temps à scroller sur les profils de jeune fille et jeune garçon à la recherche de la perle rare. Seulement, ils sont rares ceux qui parviennent à faire carrière dans la mode. D’autant que l’âge de la retraite peut sonner, très très vite… 
 

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