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Le groupe français Bic a annoncé jeudi avoir porté plainte devant la Commission européenne contre la France et l'Allemagne, qu'il accuse de manquer à leur obligation de surveillance des briquets non conformes importés ou vendus sur leurs territoires.
Selon le groupe, 73% des modèles de briquets disponibles en Europe ne sont pas conformes à la norme internationale de sécurité de base en la matière, une proportion qui monte à 86% s'agissant de la France et de l'Allemagne.
Cette norme internationale, ISO9994, définit notamment la hauteur maximale de flamme, la résistance aux chutes, aux températures élevées ou encore à la pression interne.
"Les briquets sont à l'origine d'environ 30.000 accidents graves par an dans l'Union européenne", c'est-à-dire des brûlures du troisième degré, affirme Bic dans un communiqué.
Pourtant, de 75% à 80% des accidents en France et en Allemagne pourraient être évités si tous les produits en circulation respectaient les exigences de la norme ISO, selon des études diligentées par le groupe.
Ce sujet est un cheval de bataille de Bic depuis des années. Le fabricant français de stylos, briquets et rasoirs, qui dit détenir une part de marché de près de 20% en volume dans les briquets en Europe, a déjà engagé en 2010 une procédure similaire contre les Pays-Bas devant la Commission européenne.
Cependant 8 ans après, cette procédure est toujours en cours.
"L'objectif c'est que ces plaintes servent d'aiguillon à ces États membres, pour qu'ils prennent des mesures efficaces pour retirer du marché les produits dangereux", a dit à l'AFP François Clément-Grandcourt, directeur général de la division briquets de Bic.
Le gros des importations européennes de briquets, venant majoritairement d'Asie, arrive par les ports de Hambourg (Allemagne) et de Rotterdam (Pays-Bas).
Par le passé, le groupe avait aussi poursuivi en justice le premier importateur français de briquets, Polyflame (groupe Polyconcept). En 2016, la Cour de cassation avait reconnu la non-conformité de certains modèles de cet importateur.
Mais en dépit de cette décision de justice, "les autorités françaises n'ont rien fait" pour faire respecter les règles, a regretté M. Clément-Grandcourt, estimant que Bic est arrivé "au bout du processus" de dialogue avec la France et l'Allemagne.
"C'est d'autant plus rageant que d'autres pays comme les États-Unis, le Canada, l'Australie, la Nouvelle-Zélande et même le Brésil ont réglé le problème depuis longtemps" en infligeant des amendes "suffisamment dissuasives" aux importateurs de briquets non conformes, a-t-il souligné.