Accueil Actu

Coronavirus en Chine: la situation s'aggrave

La propagation du virus s'est encore accélérée en Chine avec plus de 600 nouvelles contaminations. Plus de 2000 personnes ont désormais contracté le virus. Par ailleurs, 56 personnes ont déjà perdu la vie.

Le bilan de l'épidémie de pneumonie virale en Chine est monté à 56 morts et près de 2.000 personnes sont contaminées, ont indiqué dimanche les autorités, au lendemain de l'avertissement du président Xi Jinping sur une accélération de la propagation du coronavirus.

L'épidémie a atteint l'Europe et l'Australie, malgré le renforcement des mesures prises pour tenter d'enrayer sa propagation.

Un Nouvel An sous tension

A compter de lundi, les agences de voyages chinoises ne pourront plus vendre de réservations d'hôtels ni de séjours à des groupes, a annoncé la chaîne de télévision CCTV. La crise survient en plein chassé-croisé du Nouvel An, lorsque les Chinois mettent à profit leurs sept jours de congé pour voyager d'un bout à l'autre de leur pays. Des médecins militaires ont été dépêchés à Wuhan, la ville du centre de la Chine où est apparu en décembre le virus, actuellement de facto mise en quarantaine, et la construction d'un deuxième hôpital d'urgence y a été lancée.

Quinze nouveaux décès ont été enregistrés, parmi lesquels un premier mort à Shanghaï, et au moins 688 nouveaux cas d'infections au coronavirus ont été confirmés, soit un total de 1.975 dans le pays, selon la commission nationale de la santé.

Une première ville chinoise, Shantou, à plus d'un millier de km au sud de Wuhan, va mettre en place dimanche à partir de minuit des mesures de restrictions d'accès pour tous les véhicules non essentiels à cette mégapole de plus de 5 millions d'habitants. Les autorités de Tianjin, 15 millions d'habitants, ont pour leur part annoncé la suspension à compter de lundi des liaisons en bus longue distance, devenant la deuxième grande métropole à prendre une telle mesure après Pékin.

"Une épidémie qui s'accélère"

La Chine multiplie ainsi les initiatives pour tenter d'enrayer la progression du coronavirus désormais présent sur quatre continents.

"Face à la situation grave d'une épidémie qui s'accélère (...) il est nécessaire de renforcer la direction centralisée et unifiée du Comité central du Parti", a déclaré le président Xi Jinping au cours d'une réunion du comité permanent du Bureau politique du Parti communiste, l'instance de sept membres qui dirige la Chine.

La France a pour sa part annoncé vendredi trois cas de contamination confirmés, présentés comme les premiers en Europe, l'Australie faisant état samedi de quatre malades, des personnes récemment rentrées de Chine. Une demi-douzaine de pays d'Asie sont désormais touchés et un deuxième cas a été confirmé aux Etats-Unis. Un cas suspect a été détecté pour la première fois au Canada.



L'étude des premiers cas tend toutefois à montrer que le taux de mortalité de ce virus baptisé 2019-nCoV, de la famille des coronavirus, est assez faible. Ce taux "est pour l'instant de moins de 5 pour cent", juge le professeur français Yazdan Yazdanpanah, expert auprès de l'OMS et qui a pris en charge des patients en France. Le Syndrome respiratoire aigu sévère, avec 774 morts dans le monde en 2002/2003 avait un taux de mortalité de 9,5%. La Chine est entrée dans l'année du Rat sous le signe du coronavirus. Pour le jour de l'An, les rues de Wuhan sont comme mortes, les rares passants se couvrant le visage avec un masque de protection dont le port est obligatoire, a constaté une équipe de l'AFP.

Coupée du monde

En ville, il faut attendre des heures pour pouvoir consulter un médecin. Aux limites de la zone interdite, à une vingtaine de kilomètres à l'est du centre-ville, des véhicules tentant de franchir un péage autoroutier doivent faire demi-tour.

Les trains et les avions n'ont en principe plus le droit de quitter Wuhan depuis jeudi. Les pays occidentaux se mobilisent afin d'organiser dans les prochains jours l'évacuation de leurs ressortissants. Les Etats-Unis ont annoncé dimanche organiser le départ de leur personnel diplomatique et de citoyens américains, espérant faire partir mardi un vol direct de Wuhan à San Francisco.

Outre Wuhan, pratiquement toute la province du Hubei est coupée du monde, portant le nombre total des habitants confinés à plus de 56 millions, soit presque la population de l'Afrique du Sud. L'armée a envoyé dans la zone interdite trois avions d'où ont débarqué vendredi 450 médecins militaires et autres membres du personnel médical.

Certains d'entre eux ont l'expérience de la lutte contre Ebola et le Sras, une souche similaire au nouveau coronavirus, qui avait entraîné la mort de 650 personnes en Chine continentale et à Hong Kong entre 2002 et 2003. Les hôpitaux étant débordés, la construction d'un deuxième site devant accueillir plus de mille lits a commencé à Wuhan. Elle doit être achevée... sous quinzaine, selon les médias publics.

Tous les décès sauf trois ont été enregistrés dans cette cité ou ailleurs au Hubei. A Hong Kong, où cinq cas de contamination ont été enregistrés, l'alerte maximale a été décrétée, entraînant notamment des fermetures d'école et de Disneyland.

À lire aussi

Sélectionné pour vous