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Rassemblement improvisé de lycéens puis minute de silence dans la cour en présence du proviseur: élèves et direction d'un lycée de Lille, ont rendu vendredi hommage à une élève transgenre qui s'est suicidée mercredi dans le foyer où elle vivait.
Une quarantaine de lycéens se sont d'abord assis devant son lycée situé dans le centre-ville, avant d'observer une minute de silence suivie d'applaudissements.
Le rectorat avait annoncé jeudi ce suicide, parlant alors "d'un" lycéen, en passe "de changer d'identité sexuelle" et "accompagné dans sa démarche" au sein de son lycée, après un emballement des réseaux sociaux mettant en cause la responsabilité de l'équipe pédagogique.
Devant le lycée, l'une de ses amies, Annabelle, 17 ans, a indiqué que Fouad, son prénom de naissance, ne lui avait "jamais fait part d'intention suicidaire", décrivant "une personne joyeuse, intelligente, drôle, bienveillante". "On ne cherche pas de coupable ou de responsable. Il faut des lois et des règlements pour protéger les personnes transgenre dans la société et l'Education nationale. On veut que Fouad soit la dernière", a expliqué la jeune fille.
Face à des accusations en ligne à l'encontre de l'établissement, Annabelle s'est refusée à toute spéculation sur les causes du suicide: "On n'en sait rien, on ne saura jamais. Sur les réseaux sociaux, beaucoup de choses fausses ont été diffusées, on ne connaît pas toute son histoire, elle avait des problèmes personnels, familiaux".
Une autre amie, Zya, 17 ans, est revenue sur la scène invoquée par les détracteurs du lycée: le renvoi chez elle de Fouad le 2 décembre car elle portait une jupe. "Le principal et la CPE (conseillère éducative, ndlr) lui ont signifié que ce n'était pas une tenue adaptée, que ça pouvait choquer. Elle est venue nous demander si on trouvait ça choquant, ça ne l'était pas, elle portait une jupe en jean avec des collants", selon Zya.
Après, "il y a eu une forte mobilisation au lycée, des élèves sont venus en jupe les jours suivant, y compris des garçons. Elle a pu revenir en jupe, c'était une vraie victoire pour elle".
Selon Zya, "la direction a manqué de tact et de pédagogie, ce n'était pas adapté, mais on ne peut pas accuser le lycée. Elle n'a pas pris sa décision directement après cet événement".
En début d'après-midi, le proviseur, Paul Marcheville, a réuni les lycéens présents pour une nouvelle minute de silence. Des fleurs, dont nombre de roses blanches, ont été déposées sur une estrade, entourée d'élèves, beaucoup les larmes aux yeux.