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Les Hautes Fagnes, une nature menacée... et surveillée: "Circuler dans la réserve avec le drapeau rouge, c'est 250€"

Après l’incendie qui a ravagé les Hautes Fagnes en mai dernier, nous sommes retournés sur place pour prendre la mesure des dégâts, retrouver les pompiers qui ont lutté contre les flammes. Vous allez le voir, à l’approche des vacances d’été, le réchauffement climatique et le tourisme de masse menacent cette nature unique en Belgique. 

Dans l’immensité des Hautes Fagnes, les paysages cachent une grande fragilité. Les menaces sont nombreuses. Le dernier incendie en date a ravagé plus de 150 hectares. Durant 3 jours, les pompiers ont combattu les flammes, guidés par les drones de la protection civile.  

Un incendie démarre le plus souvent par imprudence. Lutter contre les incivilités, c’est la mission des gardes forestiers. "On a un mégot de cigarette. On le prend, on le jette. Pour le même prix, il n’est pas sur le chemin mais à côté dans la broussaille", souligne Emmanuel Lemaire, garde forestier au département nature et forêts. 

Drapeau rouge quand le risque d’incendie est trop élevé

A bord de leur 4/4, il multiplie les interventions avec son collègue le long de cette réserve naturelle de 5.400 hectares, l’équivalent de 7.500 terrains de football. En quelques secondes, deux randonneurs sont repérés. "On a des gens qui se trouvent devant le dispositif alors qu’il est clair", observe le garde forestier avec ses jumelles. 

Le drapeau rouge est hissé. Cela signifie qu’il est interdit de pénétrer dans la zone. Le risque d’incendie y est trop élevé. "Outre passer et circuler dans une réserve naturelle avec un drapeau rouge, c’est 250 euros par personne, c’est costaud", prévient Emmanuel. 

Nos gardes forestiers préviennent Monique et Jean-Louis. Des marcheurs chevronnés, conscients du danger. "En parlant d’incendie, je vois qu’il y a des gens qui font quand même du feu", souligne le randonneur. 

En été, les bivouacs sont de plus en plus nombreux. Chaque semaine, un départ de feu est repéré. Il est dès lors demandé aux randonneurs de ne pas s’éloigner des chemins balisés.

Des gens viennent cueillir des espèces ultra protégées de manière récurrente 

A près de 700m d’altitude des lieux insoupçonnés restent accessibles, comme une prairie protégée qui abrite des milliers de plantes d’exception. Certaines sont menacées par des photographes amateurs ou des touristes sans scrupules, venus piétiner ou cueillir une flore unique en Belgique. C’est le cas de l’arnica, une plante montagnarde connue pour ces vertus médicinales. "On peut constater de manière récurrente que chaque année des gens viennent cueillir des espèces ultra protégées", déplore François Janssen, garde forestier au département nature et forêts. 

Chaque année, on a en moyenne un mort dans nos Fagnes

Le long des randonnées de 5, 10 ou 20 kilomètres, si l’envie vous en dit, préparez-vous avec des boissons, de la nourriture, des chaussure adaptées et un téléphone chargé. "On a quand même des gens qui s’engagent sans se rendre compte dans quoi ils mettent les pieds. Et c’est une fois que c’est trop tard qu’on se rend compte que c’est vraiment dangereux. Du coup, on appelle les secours. Chaque année, on a en moyenne un mort dans nos Fagnes", avertit François Janssen. 

Les Hautes Fagnes accueillent chaque année 350.000 amoureux de la nature.
 

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