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Les "réacteurs nucléaires du futur" ne produiront pas que de l'électricité: voici comment ils seront utilisés dans la stratégie belge

En Belgique, près de 50% de l’électricité que nous produisons provient des centrales nucléaires. Une situation appelée à changer : à l’horizon 2050, à priori, les derniers réacteurs Doel 4 et Tihange 3 auront fermé. Pareil pour les centrales au gaz, qui émettent du CO2.

Les énergies renouvelables sont donc appelées à prendre de plus en plus de parts dans ce gâteau énergétique. Problème : on sait déjà, aujourd’hui que ce ne sera pas suffisant. Dans ce centre de recherche, on pense avoir trouvé une partie de la solution. 

Marc Schyns, responsable du projet et ses collègues, développent un SMR, un "small modular reactor", petit réacteur modulaire en français. Il sera plus petit et produira moins d’énergie que les centrales nucléaires classiques : 300 MW maximum contre 1000 MW pour son grand frère. En revanche, il pourra être produit en série et installé en de nombreux exemplaires partout en Belgique. 

"L'idée est de diminuer les coûts et d'arriver à u, prix d'électricité comparable, voire même inférieur à celui des grandes centrales", explique Marc Schyns. Le réacteur "made in Belgium" fonctionnera au plomb liquide. Une technologie qui pourrait lui permettre de produire bien plus que de l’électricité. 

L'alternative : le plomb

"Du fait que nous allons pouvoir aller à des températures plus élevées grâce au plomb, nous pourrons utiliser la chaleur à d'autres fins que la production d'électricité, comme la production d'hydrogène", explique-t-il.

Une flexibilité utile, en complément des énergies renouvelables. Chez nous le vent n’a pas toujours la même intensité : les éoliennes ne tournent donc pas constamment. Pareil pour l’énergie solaire : un panneau photovoltaïque ne produit plus d’électricité lorsqu’il y a beaucoup de nuages ou la nuit.

Un parc de SMR pourrait prendre le relais lorsque la production renouvelable est faible, par exemple en hiver et fournir de l’hydrogène ou de la chaleur à l’industrie à d’autres moments de l’année.  

"On va d'abord réserver l'utilisation des SMR à des besoins spécifique où nous avons des grands besoins d'électricité pour des grosses entreprises par exemple, là ce sera très efficace", explique Thomas Pardoen, professeur à l'École Polytechnique de l'UCLouvain. En Belgique, la loi interdit la construction d’une nouvelle centrale nucléaire. Dans le même temps, le gouvernement investit 100 millions d’euros pour développer les petits réacteurs.

À Mol, un consortium international a été mis sur pied pour commercialiser cette technologie. Alors question, la législation doit-elle changer ? "Pour le développement, le cadre législatif belge suffit, mais pour le déploiement, il faudra une adaptation", explique Marc Schyns.

Une version de démonstration du SMR au plomb liquide de Mol devrait être prête vers 2035. Les scientifiques espèrent lancer la production commerciale à partir de 2040.
 

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Commentaires

3 commentaires

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  • Diesel, essence, gaz ou électricité pourquoi voulez-vous que cela soit gratuit ou vendu sans bénéfice ? Sans bénéfice pas d’investissements, pas de taxes/impôts. Sans rentrées plus de sécurité sociale etc. Par contre une meilleure gestion des finances serait un plus.

  • Parce qu'il est évident que l'OPEP et autres producteurs ne se font aucun bénéfice sur le pétrole... Ils le font par pure philanthropie... Jamais ils ne se réuniraient pour faire grimper les cours. Ah, et l'efficacité du thermique est tellement faible que la majorité de l'énergie est consommée pour produire l'essence, l'amener à la voiture, et même là l'efficacité ne dépasse pas 42%...

    Thierry Frayer
  • Les futurs réacteurs serviront à recharger les voitures électriques avec un beau bénéfice à la clé.

    Jean-Luc Rolland
     Répondre