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Le gouvernement a vivement critiqué lundi la fermeture de l'usine Renault-Sandouville, obtenue en justice par la CGT, jugeant cette décision "mauvaise" pour l'industrie automobile française, actuellement "en grande difficulté", mais aussi pour "l'emploi".
"Je regrette la décision de la CGT à Sandouville" car cette fermeture "est une décision qui est mauvaise pour Sandouville" mais aussi pour Renault alors que l'industrie automobile est "en grande difficulté", a déclaré le ministre de l'Economie Bruno Le Maire sur BFM Business.
Alors que l'usine de Sandouville (Seine-Maritime) avait repris le 28 avril grâce à un protocole sanitaire validé par la CFDT, la CFE-CGC et FO, le tribunal judiciaire du Havre, saisi par la CGT, a condamné jeudi dernier en référé Renault "à suspendre la reprise de la production" car celle-ci ne "permet pas d'assurer (...) la sécurité des travailleurs".
Selon M. Le Maire, les raisons mises en avant par la CGT sont "extraordinairement fragiles". "Je considère que le dialogue social a été mené à Sandouville, et que les conditions de sécurité sanitaire étaient réunies pour rouvrir" le site, a estimé le ministre.
"Il y a des responsables syndicaux aujourd'hui qui jouent avec le feu, en n'incitant pas suffisamment les salariés au dialogue social et au respect des décisions qui ont été prises collectivement", a ajouté le locataire de Bercy, jugeant la fermeture de l'usine "mauvaise pour la nation française (...) au moment où on veut relocaliser les activités industrielles".
"Je suis étonnée qu'aujourd'hui -- et je pense que ça n'aurait pas été le cas il y a quelques années -- un syndicat joue un vice de forme pour bloquer l'emploi", a déclaré de son côté la ministre du Travail Muril Pénicaud sur LCI, se disant "choquée" par la CGT.
"Renault a fait le travail avec ses organisations syndicales sur le protocole de santé pour pouvoir faire la reprise de façon sécurisée pour les salariés", a souligné Mme Pénicaud, en assurant que 700 intérimaires n'allaient pas pouvoir reprendre le travail lundi matin.
"Renault est un constructeur auquel nous sommes tous attachés, tout le monde sait que c'est une situation très difficile pour l'automobile en ce moment. Les conditions sanitaires sont réunies. Je trouve ça choquant qu'un syndicat joue contre ça", a-t-elle ajouté.
L'usine, qui compte 1.848 collaborateurs, a stoppé sa production le 16 mars à cause de l'épidémie.
Dans son ordonnance de référé, que l'AFP a pu consulter, la justice a demandé à Renault de suspendre la production "le temps de la mise en place effective" de mesures comme "organiser et dispenser pour chacun (des) salariés avant qu'ils ne reprennent le travail une formation pratique et appropriée".