Les tensions étaient vives jeudi entre le président des chrétiens-démocrates, Joachim Coens, et ses deux collègues libéraux, Georges-Louis Bouchez et Egbert Lachaert, à propos de la question de l'avortement. Le CD&V s'oppose farouchement à la proposition de loi qu'ont cosignée des députés du MR et de l'Open Vld.
Le MR, plus particulièrement, n'a pas voulu donner de consigne à ses députés pour reporter le vote prévu jeudi à la Chambre, fidèle à sa tradition de liberté de vote sur les questions éthiques. Pour M. Coens, l'avortement est une affaire de gouvernement. Si ses collègues négociateurs laissent le parcours parlementaire de la proposition de loi se poursuivre, il menace de se retirer du trio, prenant le risque de faire une nouvelle fois capoter les négociations gouvernementales.
Ce vendredi matin, les trois hommes se sont vus. "Après des délibérations approfondies et respectueuses, les trois négociateurs ont décidé (...) avec toute leur force de mettre toute leur énergie politique dans la politique de relance et de reconstruction du pays après cette crise corona", dit un communiqué.
Deux priorités
Ils se sont fixé deux priorités: la mise sur pied d'un gouvernement fédéral à part entière disposant d'une majorité à la Chambre, et l'élaboration d'une "politique de relance économique forte et vigoureuse, avec les interventions et les réformes sociales nécessaires".
Le communiqué ne mentionne pas explicitement l'avortement. "Toute autre question sera discutée au cours des négociations et ceci dans le respect mutuel de chaque position", dit le texte qui ajoute que dans le cadre de "la délimitation de l'accord de coalition", plusieurs questions seront abordées, dont celle des dossiers éthiques.
"Pour éviter les discussions sur les votes au Parlement, il est dans l'intérêt de tous les partis d'avoir un gouvernement le plus tôt possible. Ceci assurera la stabilité de notre pays et des institutions", ont conclu les trois présidents.