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Un commando de "terroristes islamistes" fait irruption au Groupama Stadium près de Lyon: c'est le scénario d'un exercice géant qui a mobilisé mardi près de 800 personnes, destiné à montrer au G6 l'expérience française en matière de gestion d'attentats.
Les ministres de l'Intérieur des six pays les plus peuplés de l'Union européenne (France, Allemagne, Royaume-Uni, Espagne, Italie, Pologne) sont réunis depuis lundi soir à Lyon pour parler immigration et lutte contre le terrorisme.
Ils ont assisté mardi aux deux temps forts d'une simulation d'attaque dans le stade de l'Olympique lyonnais à Décines-Charpieu.
"Paris 2015, mais il y a eu Bombay 2008. Donc les Indiens nous ont appris beaucoup de choses après 2008. Et si on peut faire profiter d'une certaine expérience, c’est notre devoir de le faire", commente le général Laurent Phelip, à la tête du Groupe d'intervention de la Gendarmerie nationale (GIGN).
Les victimes étaient incarnées par 370 élèves policiers ou pompiers, les terroristes par des fonctionnaires avertis, notamment du Raid et du GIGN. Face à eux interviendront 160 policiers, 115 gendarmes et 140 personnels de secours.
Les "assaillants", armés de fusils d'assaut et de gilets explosifs, ont attaqué les spectateurs en deux points, avant la neutralisation de neuf d'entre eux par les forces de l'ordre, les quatre restants se retranchant dans deux salons de l'enceinte sportive avec des otages. Une situation nécessitant de donner l'assaut.
Dés janvier 2015, "nous avons forcément tiré des enseignements de ces attentats de masse puisque le nombre de victimes a été dans des moments très courts, très important. Et ensuite ces attentats nous ont permis de mettre en place un schéma national d’intervention, c'est-à-dire de coordonner tous les services intervenants", explique Sophie Hatt, directrice de la coopération internationale du ministère français de l'Intérieur.
Les forces de l'ordre s'entraînent régulièrement dans des écoles, des stades ou des sites sensibles comme des usines classées Seveso. A Lyon, un exercice avait eu lieu dans la fan zone du centre ville et aux abords du stade avant l'Euro-2016 de football.
Le Groupama Stadium (60.000 places), inauguré en 2016, est un des rares stades français privés, propriété du club qui gère lui-même le dispositif de sécurité. La police est toutefois prête à intervenir et dispose sur place d'un mini-commissariat ainsi que d'un espace au sein du PC sécurité.
Les équipes ont avant tout à gérer des supporters violents. L'Olympique lyonnais a été condamné, fin août, à deux matches européens à huis clos, dont un assorti d'un sursis de deux ans, en raison des incidents survenus lors d'un match contre le CSKA Moscou en mars.
Le stade est doté de 320 caméras de surveillance. Chaque supporter est suivi par cinq caméras: deux lors de son accès au stade, trois sur son siège, permettant d'identifier rapidement des fauteurs de trouble. Le procureur de la République ou un de ses substituts, et le préfet délégué à la sécurité, assistent à tous les matches importants, afin de se mobiliser le plus tôt possible si nécessaire.
Fin août, des policiers de toute l'Europe avaient assisté à une démonstration des installations à l'occasion d'un séminaire du Collège européen de police (Cepol).