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Honduras: l'opposition veut empêcher la prise de fonction de "JOH"

Des centaines de manifestants ont bloqué des routes et se sont affrontés à la police samedi pour protester contre la prochaine prestation de serment du président Juan Orlando Hernandez, dit "JOH", dont ils contestent la réélection.

"Nous avons relevé des blocages de route au niveau national, mais ils sont en train d'être dégagés de façon pacifique" par les autorités, a déclaré à l'AFP un porte-parole de l'armée, le lieutenant José Coello.

Les manifestants ont répondu à l'appel de l'Alliance d'opposition à la dictature, une coalition de gauche, qui entend empêcher la prise de fonction du président Hernandez, un proche allié de Washington, le 27 janvier prochain.

L'alliance a demandé à ses partisans de bloquer les routes, l'accès aux aéroports, ainsi qu'aux ports et aux frontières du pays.

L'alliance dénonce des "fraudes" durant l'élection présidentielle du 26 novembre et revendique la victoire de son candidat, un présentateur de télévision populaire de 64 ans, Salvador Nasralla.

Dès vendredi, le gouvernement a déployé des milliers de militaires et de policiers dans le pays pour dissuader les manifestants.

Selon le porte-parole de la police, Jair Meza, trois fonctionnaires ont été blessés par des jets de pierre et sept manifestants arrêtés à travers le pays.

Le chef de l'alliance d'opposition, l'ex-président Manuel Zelaya, battu à la présidentielle de 2009, a assuré à l'AFP qu'un homme de 60 ans, identifié comme Anselmo Villarreal, a été tué à Sabá (département de Colón) par les forces de sécurité.

"Les gens disent qu'ils ont entendu une rafale et qu'un homme est tombé blessé et s'est vidé de son sang", a-t-il déclaré.

Le bureau du haut-commissaire des Nations unies aux droits de l'homme a "regretté" sur son compte Twitter "la mort violente de (...) Villarreal à Saba", après avoir appelé dans un communiqué les forces de l'ordre à s'abstenir d'un "usage excessif de la force".

Les associations de défense des droits de l'homme font état de 30 morts dans les manifestations qui ont suivi la réélections du président Hernandez, tandis que la police n'a signalé que trois décès.

Le candidat battu, Salvador Nasralla, et Manuel Zelaya ont appelé à maintenir les manifestations jusqu'au 27 janvier.

Le Tribunal électoral suprême (TSE) avait validé le 22 décembre la victoire de M. Hernandez avec 42,95% des voix, contre 41,42% pour Salvador Nasralla.

Washington avait félicité M. Hernandez pour sa victoire, conduisant Salvador Nasralla a annoncer dans un premier temps son retrait de la politique et la fin de la coalition d'opposition, avant de repartir à l'offensive en demandant, avec Manuel Zelaya, l'annulation de l'élection.

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