Accueil Actu

Invasion de l'Ukraine - Russie : un opposant renommé incarcéré pour "fausses informations" sur l'armée

(Belga) L'opposant russe Vladimir Kara-Mourza, féroce détracteur du Kremlin, a été placé vendredi en détention provisoire jusqu'en juin dans le cadre d'une enquête pour "fausses informations" sur les activités de l'armée en Ukraine, selon son avocat.

Un tribunal de Moscou "a envoyé Vladimir Kara-Mourza en détention jusqu'au 12 juin", a déclaré l'avocat Vadim Prokhorov dans un communiqué publié sur Facebook. Le tribunal a confirmé cette mesure dans un communiqué publié par les agences de presse russes. Dans la matinée, Vadim Prokhorov avait annoncé que M. Kara-Mourza était interrogé par le puissant Comité d'enquête russe dans le cadre d'une investigation pour diffusion de "fausses informations" sur l'armée. La diffusion de "fausses informations sur l'emploi des forces armées russes" est passible en Russie de 15 ans de prison, en vertu d'un nouvel article du code pénal adopté début mars par les autorités russes. Les autorités ont renforcé leur arsenal juridique pour contrôler la communication sur l'opération militaire en Ukraine. D'autres enquêtes similaires ont été ouvertes contre des critiques du conflit. Utiliser les mots "guerre" ou "invasion" pour décrire l'intervention en Ukraine suffit pour être poursuivi. M. Kara-Mourza, 40 ans, a plusieurs fois critiqué l'intervention militaire ces dernières semaines, notamment sur les réseaux sociaux. Avant même son placement en détention provisoire, il se trouvait derrière les barreaux après avoir été condamné, le 12 avril, à 15 jours de prison pour "insoumission aux forces de l'ordre". Cet ancien journaliste était proche de l'opposant Boris Nemtsov, assassiné non loin du Kremlin en 2015. Il a également travaillé pour les organisations de Mikhaïl Khodorkovski, un ex-oligarque russe devenu détracteur de Vladimir Poutine. M. Kara-Mourza, qui est l'un des derniers opposants d'envergure vivant en Russie, affirme avoir été empoisonné à deux reprises, en 2015 et en 2017, en raison de ses activités politiques. (Belga)

À lire aussi

Sélectionné pour vous