Accueil Actu

Isolement des maisons de repos: le rôle du personnel soignant est essentiel

(Belga) Se passer des visites de leurs proches ne sera pas facile pour les résidents de maison de repos. Les soignants devront faire preuve de pédagogie et les contacts virtuels avec l'extérieur seront nécessaires, soulignent mercredi plusieurs experts.

La Wallonie et Bruxelles ont décidé d'interdire les visites en maisons de repos pour limiter la propagation du virus Covid-19 et protéger les résidents vulnérables. "La solitude et l'isolement ont des conséquences importantes sur la santé", pose d'emblée Bernard Rimé, professeur émérite de l'institut de recherches en sciences psychologiques de l'UCLouvain. "Mais ces effets sont observés sur le long terme, pas après quelques jours ou quelques semaines." Pour réduire l'impact de l'isolement sur les aînés, le personnel soignant sera en première ligne. Tout d'abord pour expliquer les mesures: "Il faut que les personnes concernées puissent bien comprendre que l'enjeu, c'est leur bien-être à elles", poursuit Bernard Rimé. Un avis partagé par Vincent Frédéric, secrétaire général de la Fédération des maisons de repos privées: "Il va falloir expliquer le plus possible au sein de chaque établissement que le but est de protéger les résidents." Les maisons de repos tenteront de promouvoir les contacts par téléphone ou par Skype avec les familles. "Mais les établissements ont-ils le matériel, les compétences, le temps pour l'organiser? Cela ne me semble pas évident", estime pour sa part Marie de Saint Hubert, professeure à l'institut de recherche santé et société de l'UCLouvain. Pour cette spécialiste, l'interdiction des visites est "un débat difficile, entre sécurité collective et liberté des uns et des autres". L'isolement a des conséquences sociales et psychologiques importantes. "Mais une situation de reproches, où on n'aurait pas fait le nécessaire pour éviter l'épidémie, serait encore pire", explique-t-elle. Bernard Rimé conseille aux établissements de mettre en place des activités, des séances collectives, "afin de remplacer la convivialité avec les proches par une convivialité locale". En combinant technologies et mise en place de moments de contacts locaux, on créera les meilleurs conditions pour traverser cette période délicate, dit-il. (Belga)

À lire aussi

Sélectionné pour vous