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(Belga) Avec 91% des élèves déjà assurés d'obtenir une place à la rentrée prochaine dans l'établissement de leur premier choix, le décret inscription semble satisfaire la grande majorité des parents dont les rejetons entameront en septembre leur cursus secondaire en Fédération Wallonie-Bruxelles. Un pourcentage élevé qui reflète cependant plus un classement stratégique qu'une véritable préférence, selon une étude publiée jeudi dans la revue de l'UCL Regards économiques.
En place depuis 2010, le décret inscription de Marie-Dominique Simonet a notamment pour avantages annoncés de favoriser la mixité sociale, d'éviter les inscriptions multiples ainsi que les files interminables devant les écoles. La procédure serait cependant difficle à comprendre, privilégierait donc les parents (et donc les enfants) mieux informés et générerait du stress au moment de lister les préférences, voire des remords en découvrant les résultats d'une stratégie qui n'aurait pas été payante, pointent Benoît Decerf, Gilles Grandjean et Tom Truyts dans leur article intitulé "Le décret inscription : la vérité si je mens". Au lieu de classer les 10 établissements scolaires d'après leur véritable préférence, parents et enfants remplissent le formulaire d'inscription selon les chances réelles qu'ils ont d'accéder à ces écoles, analysent les chercheurs. Ils préfèrent donc jouer la sécurité en indiquant l'école B comme premier choix au lieu de l'école A, qu'ils prédilectionnent, mais où leur degré de priorité est moins élevé. La procédure peut en outre se révéler inégalitaire puisque les élèves qui disposent d'"options externes" (enseignement organisé ou subventionné par la FWB ou par la Communauté flamande, écoles privées, écoles internationales) peuvent se permettre de "risquer" de classer un établissement très prisé en première position, là où ceux qui n'ont pas d'options externes optent pour un choix "plus sûr". Le trio de chercheurs plaide dès lors pour l'application d'une procédure d'inscription centralisée (qui n'est pas gérée par les écoles elles-mêmes) "non manipulable", c'est-à-dire où les parents n'ont aucun intérêt à ne pas classer les établissements selon leurs véritables préférences. (Belga)