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Le directeur général d'Air France-KLM Benjamin Smith a écarté vendredi l'idée de reprendre la compagnie aérienne française en difficulté XL Airways, disant ne voir "aucun bénéfice" pour son entreprise dans une telle opération.
Alors que le PDG de XL Airways, en redressement judiciaire, a multiplié les appels à l'aide en sa direction, M. Smith a indiqué que son groupe "n'était pas encore convaincu" par le modèle du low-cost long-courrier.
Il s'exprimait lors d'une conférence de presse à Colomiers, près de Toulouse, pour la livraison du premier Airbus A350 à Air France, le premier d'une commande de 28 appareils.
XL Airways, en cessation de paiement, a été placée lundi en redressement judiciaire avec un délai qui court jusqu'à samedi midi pour le dépôt des offres d'éventuels repreneurs. Son PDG Laurent Magnin a exhorté M. Smith à venir à sa rescousse, affirmant que XL pourrait devenir un atout pour le groupe Air France.
"Nous avons 12 Boeing 777 configurés avec des densités (en sièges, NDLR) très importantes et nous avons donc un produit loisirs qui fonctionne bien", a souligné le patron d'Air France-KLM, qui parlait en anglais.
Benjamin Smith a également mentionné Aigle Azur, autre compagnie aérienne française dans l'impasse financière.
Le tribunal de commerce d'Evry doit rendre vendredi après-midi sa décision sur l'avenir de cette compagnie spécialiste de la desserte de l'Algérie, qui ne vole plus depuis début septembre. Deux repreneurs ont déposé des offres, mais Air France y a finalement renoncé.
Chez Aigle Azur, "il y a certains avoirs intéressants" mais les conditions légales et sociales "sont plutôt compliquées", a estimé M. Smith.
"Nous avons un environnement social stable chez Air France et nous n'allons pas mettre cela en danger", a expliqué le dirigeant du groupe, qui a pris ses fonctions il y a un peu plus d'un an après la démission du patron précédent, Jean-Marc Janaillac, dans la foulée d'une grève des personnels.
M. Smith a néanmoins estimé que le transport aérien en France était trop fragmenté et devrait se consolider.
"Le marché français est très fragmenté, il y a dix compagnies concurrentes qui desservent New York depuis Paris, six depuis Londres et trois depuis Tokyo", a expliqué M. Smith.
"Je pense qu'il va y avoir une consolidation" en France, "je pense que serait une bonne chose (...) les compagnies basées ici en France seraient plus fortes et pourraient croître", a poursuivi le dirigeant canadien.