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Le personnel des prisons wallonnes en grève: "Il faut mettre en lumière les conditions de travail"

Le personnel des prisons est en grève. Après la Flandre, dimanche soir, ce sont les prisons francophones qui seront concernées, dès ce lundi soir 22h, par un arrêt de travail d'une journée. Une action des agents pénitentiaires qui dénonce un manque d'effectif mais surtout une surpopulation carcérale. Il y a aujourd'hui en Belgique 10.700 détenus pour seulement 9.500 places.

Ce lundi, nous avons rencontré une femme qui vient voir son compagnon incarcéré à la prison à Lantin (Juprelle). Comme à chaque visite, elle se désole des conditions de vie. "Ce qui me dérange le plus dans cette prison, c’est l’insalubrité, l’état de la prison…", confie-t-elle.

Une situation déplorée dans de nombreuses prisons du pays. Des matelas à même le sol, certaines cellules individuelles occupées par 3 détenus… Depuis des années les agents pénitentiaires multiplient les grèves face au manque de moyens et à la surpopulation.

"Les gens ont l'habitude de voir les agents pénitentiaires en grève. Mais la grève, ils ne la font jamais pour avoir une négociation salariale. C'est toujours les conditions de travail qui sont évidemment liées aux conditions de détention. On fait la grève pour, à chaque fois, mettre en lumière qu'il y a un problème avec le secteur prison, qui a un rôle à jouer au sein de la société. On espère que le politique prendra conscience que des budgets supplémentaires sont nécessaires", indique Claudine Coupienne, la secrétaire permanente CSC - Services publics.

La Belgique dispose de 9.500 places dans ces 35 prisons, et pourtant 10.781 personnes sont détenues actuellement. Notre pays est d’ailleurs un des plus mauvais élèves d’Europe en termes de surpopulation carcérale (juste derrière la Turquie et l’Italie). Deux nouveaux établissements pénitentiaires doivent ouvrir cette année à Haren et Termonde. Mais augmenter le nombre de places en prison ne serait pas la solution miracle.

"L'histoire de la prison nous enseigne que si vous avez plus de places, le risque est grand qu'il y ait toujours davantage de personnes qu'on veuille mettre", estime Marc Nève, le président du conseil central de surveillance pénitentiaire (CCSP).

D’autres solution sont envisagées:

- mieux utiliser les différentes peines à disposition dans la loi, pour ne pas systématiquement avoir recours à la prison…

- Investir davantage dans le suivi à la sortie pour éviter la récidive.

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