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Le traditionnel discours du roi Philippe décrypté par notre journaliste (vidéo)

Le roi Philippe a dévoilé son discours de Noël ce vendredi. Ouverture vers les citoyens, posture décontractée, sujets incontournables et compassion… Notre spécialiste de la royauté, Thomas de Bergeyck, a analysé les propos de notre souverain.

Parlons d’abord du lieu du discours. On est chez lui, à Laeken, dans son bureau privé aux couleurs de Noël. Et cette porte grande ouverte derrière lui, c’est un symbole d’ouverture auquel il nous a habitué. C’est une façon de dire que le pouvoir n’est replié sur la famille royale mais vraiment appartient aux citoyens.

Puis il y a la posture du roi. Cet été, il était debout, costume fermé. Là, il est assis, veston ouvert, détendu, les mains sur les jambes. La cravate est joyeuse, le visage n’est pas sévère. En fait, on le sent, il se met physiquement aux côtés du citoyen, il est avec eux en empathie. Il dit d’ailleurs dans le texte comprendre l’exaspération des citoyens dans cette crise. Et il envoie une petite pique aux autorités car il reconnaît "un tâtonnement" dans les mesures prises durant la crise.

Sur le fond, il a évoqué deux sujets incontournables : la crise sanitaire et les intempéries, les inondations du mois de juillet. Il a fait un double hommage aux soignants et au personnel des écoles, on s’y attendait. Il évoque aussi le côté positif de cette crise : la science qui a permis d’avancer, de faire émerger des vaccins. Mais, dit-il, il faudra vivre avec le coronavirus.

Le roi Philippe a aussi l’art de la transition. Il passe du Covid à la migration, des migrations au climat et donc forcément, à la situation du mois de juillet que l’on a connu en Belgique. Elles doivent "nous inciter à agir ces intempéries", s’exprime-t-il. Il rend aussi hommage aux victimes et aux bourgmestres qui "continuent le travail de reconstruction."

Et dans chaque discours du roi Philippe, il y a toujours une petite note plus personnelle et plus philosophique. Mais on sait que le roi aime la philosophie. En substance, dans ce discours, il nous dit de lâcher du lest. Mais il y a plein de trucs qui nous échappent, il ne faut pas essayer de tout contrôler, on n’y arrivera pas. Il faut essayer de se fier à son instinct, l’instinct du marin qui doit fendre la houle en plein mer, en quelque sorte. Le message, c’est "fait toi confiance, aie confiance en l’autre et n’aie pas peur de l’avenir."

Et il y a le petit clin d’œil, sans doute involontaire, dans le bas du tableau derrière le roi. Il y a la colère d’Achille. Dans l’Iliade, Achille est furieux sur Agamemnon et pour se venger, il refuse de prendre part au combat de la guerre de Troie. Les Grecs sont découragés, ils veulent remonter dans leur bateau, mais Ulysse, le roi d’Ithaque, va leur rendre courage. Les notions de combat, de découragement, de courage retrouvé… C’est un peu notre lot quotidien. Mais cela n’est peut-être pas calculé…

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