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L'empoisonneuse d'Oupeye donnait des milk-shakes et gâteaux au Temesta pour tuer sa tante Arlette: le poison, une arme de femme?

Le procès de celle qu'on surnomme l'empoisonneuse d'Oupeye débute aujourd'hui devant le Tribunal correctionnel de Liège. Nathalie Meesters est accusée d'avoir empoisonné sa tante.

Le procès de Nathalie Meesters, 38 ans, débute aujourd'hui devant le Tribunal correctionnel de Liège. Celle qui a été surnommée "l'empoisonneuse d'Oupeye" est poursuivie pour avoir tenté d'empoisonner sa vieille tante, Arlette Schoemans, 78 ans. D'après les enquêteurs, Nathalie Meesters offrait à sa tante des milk-shakes et des gâteaux au Temesta... Selon sa défense, les doses incorporées aux pâtisseries n'étaient pas létales.


"On cherche toujours la femme quand on a empoisonnement"

En moyenne, en Belgique, chaque année, 10 tentatives d'assassinat par empoisonnement ont lieu. Bien que les statistiques de la police fédérale ne permettent pas de le quantifier, selon tous les spécialistes, la quasi-totalité des auteurs de ces tentatives sont des femmes.

Depuis l'Antiquité, le poison est l'arme des femmes. "On cherche toujours la femme quand on a empoisonnement, lance le médecin légiste Philippe Boxho, interviewé par Antoine Schuurwegen ce matin sur Bel RTL. Ce sont des meurtres de proximité. Le plus souvent, c'est dans la nourriture, et celui qui prépare à manger, nécessairement un proche, très souvent, c'est la femme. Donc, les femmes sont plus souvent empoisonneuses que les hommes. Elles ont moins de force que les hommes, elles sont moins dans la violence et la confrontation violente. Elles passent par des manières plus détournées, plus subtiles pour toucher leur mari, leur amant ou quelqu'un d'autre."

Aujourd'hui, il reste parfois compliqué de détecter un empoisonnement. Un projet de loi est en préparation pour rendre obligatoires les autopsies quand la mort n'est pas attendue à brève échéance.


Des autopsies systématiques pour éviter les empoisonnements maquillés en mort naturelle

Philippe Boxho, professeur de médecine légale à l'Université de Liège, plaide pour que des autopsies soient systématiquement pratiquées en cas de mort inattendue, pour que des crimes ne puissent plus être maquillés en mort naturelle.

"Très souvent, le médecin généraliste, qui sera appelé sur place, va prendre cet empoisonnement pour une mort naturelle, puisqu'il n'est pas capable de diagnostiquer comme ça en regardant que c'est une mort violente par empoisonnement, ça va passer pour une mort naturelle", explique le spécialiste.

Cela rend les choses particulièrement difficiles quand, après l'enterrement, il y a soupçon d'empoisonnement.

"Très souvent, on ne le sait qu'après, et on est appelés à faire une exhumation pour vérifier s'il y a des traces de poison ou pas, explique le spécialiste. Mais comme on le sait en général après, il est bien clair que le corps est généralement en très mauvais état, et donc ne nous permet pas de tirer des conclusions qui soient vraiment formelles. D'autre part avec le fait qu'aujourd'hui, la crémation est de plus en plus rencontrée, il est bien clair que sur des produits de crémation, on n'arrivera jamais à trouver quoi que ce soit".

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