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Les centres de hawkers, cantines communautaires de Singapour, au patrimoine de l'Unesco

Les cuisiniers des centres de hawkers, cantines communautaires de Singapour, ont applaudi cette semaine leur inscription au Patrimoine culturel immatériel de l'humanité par l'Unesco.

Les centres à ciel ouvert, qui rassemblent des stands de nourritures variées et bon marché comme du riz gluant à la mangue, des nouilles aux fruits de mer ou des brochettes de poulet satay, sont présents dans la plupart des quartiers de la cité-Etat d'Asie du Sud-Est.

Ils sont entrés sur la liste du patrimoine immatériel de l'humanité de l'Unesco mercredi, rejoignant le yoga, la calligraphie chinoise et le flamenco.

"Dans le passé c'était un job que l'on méprisait, c'était considéré comme une affaire misérable", explique Ng Kok Hua, qui vend des mets frits dans sa micro-cuisine. "Et maintenant c'est une institution culturelle singapourienne qui est reconnue dans le monde entier".

A côté du stand de Ng, on peut trouver du riz au poulet de Hainan, distingué par le guide Michelin, pour 5 dollars singapouriens (3 euros).

Issus de la tradition des vendeurs de nourriture de rue, "les centres de hawkers sont devenus des symboles de la ville-État multiculturelle de Singapour, dont la population se compose entre autres de Chinois, de Malais et d’Indiens", note l'Unesco sur son site.

"Un grand nombre d’entre eux ont une spécialité, qu’ils perfectionnent depuis plusieurs années", et transmettent leurs recettes à leur famille ou à leurs apprentis.

Le stand de Ng par exemple a été fondé par son père, et est l'un des seuls qui propose encore du "ngoh hiang", rouleau contenant de la viande assaisonnée d'épices.

"La culture des hawkers n'est pas élitiste, elle est populaire et tous les Singapouriens peuvent la célébrer", souligne Pasha Siraj, qui propose dans son stand de la cuisine indienne moderne.

Selon Humphrey Lim, un Singapourien venu déjeuner dans ce centre, "la plupart des Singapouriens s'y rendent tous les jours".

Les centres de hawkers sont nés à partir des années 1950 pendant l'urbanisation de Singapour comme une solution aux problèmes d'hygiène et d'urbanisme posés par les vendeurs de nourriture des rues. Ils ont gardé le nom de leurs origine modestes, "hawker" signifiant "colporteur".

Cette reconnaissance par l'Unesco a été "un long mais fructueux voyage", a écrit le Premier ministre singapourien Lee Hsien Loong sur Facebook mercredi. "Les plus grands remerciements doivent aller aux générations de hawkers qui ont nourri les estomacs et soutenu le moral de la nation".

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