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L'UE appelle la Chine à "libérer immédiatement" l'éditeur suédois Gui Minhai

L'Union européenne (UE), emboîtant le pas à Stockholm, a exhorté mercredi Pékin à "libérer immédiatement" l'éditeur-libraire suédois d'origine chinoise Gui Minhai, un vendeur d'ouvrages ridiculisant les élites du régime communiste, de nouveau interpellé la semaine dernière en Chine.

"Nous espérons que les autorités chinoises libèrent immédiatement M. Gui Minhai, lui permettent de retrouver sa famille, et de recevoir l'aide consulaire et un soutien médical", a insisté Hans Dietmar Schweisgut, ambassadeur de l'UE à Pékin, lors d'une conférence de presse dans la capitale chinoise.

"C'est un citoyen suédois, et un citoyen de l'Union européenne", a-t-il martelé.

Mardi, la ministre suédoise des Affaires étrangères, Margot Wallström, avait déjà réclamé sa "libération immédiate".

Selon sa fille Angela, Gui Minhai a été interpellé samedi à bord d'un train alors qu'il se rendait avec deux diplomates suédois à Pékin, en provenance de la ville de Ningbo (est) où il vivait.

Il rejoignait la capitale chinoise pour consulter un médecin en raison de symptômes de la maladie de Charcot.

"A un des arrêts avant Pékin, une dizaine d'hommes en civil sont montés à bord, disant être de la police, l'ont attrapé et l'ont emmené et depuis, je suis sans nouvelles", a-t-elle déclaré à une radio publique suédoise.

Mme Wallström, qui a par deux fois ces derniers jours convoqué l'ambassadeur de Chine à Stockholm, a confirmé l'arrestation en présence de "personnel diplomatique qui apportait une aide consulaire à un citoyen suédois nécessitant des soins médicaux, conformément aux règles internationales fondamentales".

Gui Minhai travaillait pour la maison d'édition "Mighty Current": basée à Hong Kong, un territoire chinois qui jouit de fortes libertés publiques, elle publie des livres salaces sur la vie privée des dirigeants chinois, et qui sont interdits en Chine continentale.

En 2015, M. Gui s'était volatilisé lors de vacances en Thaïlande, avant de réapparaître dans un centre de détention chinois. En février 2016, il était apparu à la télévision chinoise en pleurs, avouant son implication dans un accident de la route plusieurs années auparavant alors qu'il était ivre.

Les autorités chinoises avaient annoncé en octobre 2017 l'avoir relâché. Mais sa fille a affirmé à la radio suédoise que depuis sa libération officielle, son père avait été placé dans un appartement de la police, sous surveillance.

La société civile chinoise est sous forte pression depuis l'arrivée au pouvoir du président Xi Jinping fin 2012. De nombreux avocats et militants ont notamment été inquiétés, voire détenus.

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