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Pour protéger les "35 nids" de balbuzards pêcheurs identifiés sur la côte nord-ouest de la Corse, un arrêté préfectoral interdira la circulation maritime et le mouillage du 15 mai au 31 juillet, annonce vendredi l'office de l'environnement de la Corse (OEC).
L'OEC, animateur des sites Natura 2000 du secteur Calvi-Cargèse et gestionnaire du site Unesco "Golfe de Porto, Calanques de Piana", qui inclut la réserve naturelle de Scandola, a mis en place depuis 2020 et en synergie avec le Parc Naturel Régional de Corse (PNRC) un "suivi scientifique de la reproduction du balbuzard pêcheur sur la façade maritime nord-occidentale de l’île".
"Au 6 avril, 35 nids étaient occupés" avec "3 nids catégorisés en reproduction certaine", la ponte ayant eu lieu, "25 nids en reproduction probable" et "7 nids en reproduction possible", détaille l'OEC.
Plusieurs mesures ont été décidées pour les protéger, parmi lesquelles un arrêté préfectoral qui interdira, aux abords des nids occupés, la circulation maritime et le mouillage de tous les navires, plaisanciers ou professionnels, et ce du 15 mai au 31 juillet, indique l'OEC.
L’association des bateliers de Scandola s'engage également "à éviter dès à présent tout dérangement au droit de ces 35 nids", précise l'OEC.
Le balbuzard pêcheur, dont la période de reproduction s'étale de mars à août, est inscrit sur la liste rouge de l'Union internationale pour la conservation de la nature (UICN) comme espèce en danger, et bénéficie d'un statut d'espèce protégée.
Un rapport du CNRS de décembre 2018 jugeait que "la population de balbuzard pêcheur (..) s'effondr(ait) dans la réserve naturelle nationale de Scandola" à cause du tourisme. Cette étude soulignait "l'importance de modifier la manière dont est géré le tourisme dans cette aire marine protégée".
Depuis 2019, des périmètres de protection des nids ont été mis en place.
En août 2021, la préfecture maritime en avait établi autour "de 17 nids" et indiquait que, selon des études scientifiques, "entre 30 et 40 couples nicheurs fréquentaient la côte occidentale de l'île", "un chiffre stable depuis 20 ans". Cependant, "le nombre de poussins à l'envol a été divisé par cinq depuis 10 ans", ajoutait la préfecture maritime, qui pointait notamment "les effets du changement climatique mais également la fréquentation autour des nids (..) qui attirent chaque année de nombreux bateaux".