Partager:
Emmanuel Macron est attendu mardi dans le Vercors pour un hommage inédit à ce maquis, "incarnation d'une France indissociable de la République" qui fut attaqué, il y a exactement 80 ans, par la milice française, avant un assaut final des troupes allemandes.
Le chef de l'Etat doit se rendre à Vassieux-en-Vercors, un petit village de la montagne drômoise entièrement détruit durant la Seconde Guerre mondiale, lors d'une nouvelle étape de son cycle mémoriel pour marquer le 80e anniversaire de la Libération.
Il s'est déjà rendu au début du mois sur le plateau des Glières, autre maquis décimé, et à la maison d'Izieu, où des enfants juifs furent raflés par la Gestapo. L'apogée des commémorations aura lieu en juin en Normandie, en souvenir du débarquement allié.
A Vassieux-en-Vercors, la cérémonie en deux temps aura lieu à partir de 15H00, d'abord à la nécropole de la Résistance puis devant le martyrologe, un bas-relief recensant les noms des victimes sur la place principale, où le président prononcera un discours. Elle est doublement inédite.
Emmanuel Macron sera en effet le premier président de la République à y prononcer un hommage. Charles de Gaulle n'y avait fait qu'une "halte rapide" en 1963, rappelle l'Elysée, tandis que Nicolas Sarkozy s'était rendu en 2009 dans le village voisin de La Chapelle-en-Vercors.
En outre, le maquis du Vercors est traditionnellement célébré le 21 juillet, date de l'assaut final et particulièrement "cruel" des troupes allemandes (840 résistants et civils tués, 570 maisons détruites). Le choix du 16 avril correspond à la première attaque de la milice française, pour ne pas occulter une "mémoire douloureuse qui perdure", fait encore valoir la présidence.
Il faut aussi parler de cette "époque où les Français ne s'aimaient pas entre eux", plaide un proche du président, tandis qu'un autre assume de "prendre l'histoire en bloc". "Faire mémoire, c'est montrer aussi toutes les zones grises", explique-t-il à l'AFP.
Formé "dès l'invasion de la zone libre" par les nazis en novembre 1942, ce maquis d'abord composé de "réfractaires" au service du travail obligatoire - mis en place par Vichy au profit de l'occupant - compta jusqu'à 4.000 hommes, dont une cinquantaine de tirailleurs sénégalais et une trentaine de lycéens polonais, a rappelé un conseiller présidentiel à des journalistes.
Le chef de l'Etat entend insister sur le caractère "exemplaire" de ce maquis, qui peu avant l'assaut allemand s'était proclamé "République libre du Vercors", ce que l'Elysée vante aujourd'hui comme "l'incarnation d'une France indissociable de la République".
En juillet 1944, il fut le théâtre d'intenses combats contre la Résistance, jusqu'au retrait des troupes allemandes le 12 août.
Vassieux est l'une des cinq communes élevées à la dignité de Compagnon de la Libération avec Paris, Nantes, l'Ile de Sein et Grenoble.