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"J'étais le dernier enfant à quitter la colonie": Samuel Pintel témoigne sur le drame de la maison d'Izieu

Le 6 avril 1944, quarante-quatre enfants juifs et sept adultes étaient arrêtés à la maison d'Izieu pendant la Seconde Guerre mondiale. Samuel Pinte a vécu dans cet endroit et il en est l'un des seuls survivants.

Samuel Pintel, aujourd'hui âgé de 82 ans, est l'un des rares survivants de l'horreur nazie, un double rescapé de la barbarie, dont le destin s'est entrelacé avec une page sombre de la Seconde Guerre mondiale : la rafle de la maison d'Izieu.

Une ancienne voisine vient le chercher de cette maison-là pour le reprendre chez elle. Quelques semaines plus tard, il y a une rafle de la maison d'Izieu, 44 enfants déportés qui mourir à Auschwitz.

Ce serait un voisin qui dénonce aux Allemands la présence d'enfants juifs là : "C'est une possibilité, en fait. Le délateur qui a été inculpé après la libération n'a jamais avoué, donc le doute peut persister" explique Samuel.

Mais cette explication n'est pas la seule, "il y a deux autres possibilités qui ont fait que les Allemands ont été informés de la présence d'une maison d'enfants juifs".

La déportation des enfants d'Izieu est un des crimes reprochés à Klaus Barbie. Samuel Pintel a pourtant compris beaucoup plus tard, que c'était lui qui était derrière tout ça.

"Je ne savais pas où je me trouvais. Le nom d'Izieu, je ne le connaissais pas. Je ne savais pas du tout. Et j'ai reconnu les lieux lors des audiences et des comptes-rendus d'audience du procès Barbie, donc 45 ans plus tard" explique-t-il.

Avant cela, le survivant n'avait pas fait le lien entre les deux. Ce procès, il a été révélateur : "Concernant le crime contre l'humanité et l'inculpation de Klaus Barbie, pour, entre autres, la rafle de la maison d'Izieu, c'était quelque chose d'exceptionnel".

Sur le tard, Samuel apprend également qu'il était "le dernier enfant à quitter la colonie. Tous les enfants, les 44, étaient mes petits copains".

Des années après ce drame, Samuel a "retrouvé Mme Sabine Zlatin, l'ancienne directrice, qui n'était pas présente le jour de la rafle, elle a été épargnée".

80 ans plus tard, cette maison est devenue un lieu de mémoire et c'est en grande partie grâce à elle : "Je me suis engagé auprès d'elle, une femme qui voulait faire de ce lieu un lieu de mémoire. Elle y est parvenue".

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