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Rap: Hamza, l'autre arme belge de distraction massive

En dehors des Angèle, Pierre de Maere et Damso, l'autre Belge incontournable des festivals cet été c'est Hamza, rappeur qui sort son troisième album, "Sincèrement", ce vendredi.

Comme un passage de témoin symbolique, un autre disque sort en même temps, "How to replace it", du groupe de rock vétéran dEUS, qui replaça la Belgique sur la carte musicale à la charnière 1990/2000.

Mais depuis les années 2010 et l'explosion de Stromae, les artistes rap/r'n'b/pop moderne portent haut l'étendard de ce pays. Hamza sera ainsi sur la route des festivals français cet été (Printemps de Bourges, Solidays, Beauregard, etc) avant d'investir les grandes salles, comme Bercy à Paris (Accor Arena, le 22 novembre).

La patte du Bruxellois de 28 ans, c'est le drill, courant sombre du rap venu de Chicago, dans une atmosphère envapée que l'artiste lie à sa consommation de substances - herbe, codéine - confessée dans ses morceaux.

Un univers qui séduit un de ses pairs américains, Offset (du groupe hip-hop Migos). "C'est le meilleur !", s'exclame Offset après un titre d'Hamza dans une vidéo du magazine GQ qui lui avait soumis plusieurs morceaux de rap francophone en 2019.

Logique, donc, de retrouver Offset sur "Sadio", titre de "Sincèrement". "Offset était venu pour la Fashion Week à Paris, il y avait moyen de faire la connexion, moi j'étais dans le sud de la France pour un autre projet et j'ai pu aller à +Paname+ pour le rencontrer", raconte Hamza, contacté en visio par l'AFP.

"Offset est venu, cool, détente, avec ses gars en studio, on a discuté musique, il était impressionné par les prods de mon gars Ponko (son architecte du son)", poursuit le Belge.

Au-delà du chant autotuné -- voix passée dans un filtre -- largement répandu dans le rap, Hamza et Ponko se distinguent en entremêlant différentes couleurs musicales.

- Flingues et foot -

"Codéine 19" débute ainsi en mode orientalisant -- la famille d'Hamza a des racines marocaines -- avant envolée de violons et virgules synthétiques. "Nocif", chanté avec son compatriote Damso, sample le tube électro "Lady" de Modjo, tandis qu'"Introduction" commence par des notes au piano.

Pour les textes, les nuits sans sommeil et la solitude reviennent souvent. "Il y a une partie plus sombre du projet, plus mélancolique, que j'ai faite pendant la crise sanitaire, une période où j'étais plus seul, où j'avais le temps pour plus de réflexion", confie Hamza. Un isolement déjà connu enfant, quand il souffrait d'un syndrome dû à un dysfonctionnement des reins.

Le rappeur maîtrise aussi le répertoire lexical du hip-hop d'aujourd'hui. Soit le parachutage de termes espagnols dans ses paroles en français, comme "Calle" ("Rue") ou "Noche" ("Nuit"). De quoi dérouler des histoires fantasmées de trafics inspirées de narco-trafiquants sur pellicule. Chez ce fan de films comme "Les Affranchis" ou "Casino" les mentions aux armes à feu pullulent.

Sans parler des références au foot. Sadio Mané, international sénégalais qui a fait les beaux jours de Liverpool avant de jouer au Bayern Munich, est évoqué sur "Introduction" et donne son prénom en titre au morceau avec Offset.

Hamza invite également sur son album Tiakola ("Atasanté Part.2"), le rappeur français qui grimpe et qui se destinait au foot avant de faire de la musique. "On parle foot avec +Tiako+, mais on ne s'entend pas, lui est plutôt Real Madrid et moi Barça, on se charrie beaucoup", rigole Hamza.

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