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La police des Philippines a secouru plus de 1.000 personnes qui étaient maintenues captives et forcées de pratiquer des escroqueries en ligne ciblant des victimes en Europe, aux Etats-Unis et au Canada, ont annoncé samedi les autorités.
Cette opération contre le trafic d'êtres humains a eu lieu jeudi à Mabalacat, à 90 km au nord de Manille, a indiqué la porte-parole du groupe de lutte contre la cyber-criminalité de la police nationale philippine, Michelle Sabino.
Les 1.090 personnes maintenues captives étaient principalement des Chinois, des Vietnamiens et des Indonésiens attirés aux Philippines sous des promesses mirobolantes en tout genre, selon la police. Parmi elles figuraient aussi des Philippins, des Malaisiens, des Thaïlandais, des Taïwanais, des Hongkongais, des Birmans et des Népalais.
Elles se voyaient confisquer leur passeport et étaient obligées de travailler 18 heures par jour avant de rejoindre leurs dortoirs, sans jamais avoir le droit de sortir. "Ils étaient comme des prisonniers sans cellules. Ils n'avaient même pas le droit de parler à leurs compagnons de dortoir", a expliqué Mme Sabino à l'AFP.
Les travailleurs étaient formés pour inciter des étrangers à acheter des crypto-monnaies, ou à transférer de l'argent après avoir établi de fausses relations amoureuses avec les victimes.
"Ils parlaient de construire un avenir ensemble. Achetons une maison, une voiture, investissons ensemble, lançons une affaire...", a raconté Mme Sabino.
Douze personnes soupçonnées d'être à la tête de ce réseau ont été arrêtées. Il s'agit de sept Chinois, de quatre Indonésiens et d'un Malaisien, selon Mme Sabino.
En avril, la sénatrice philippine Risa Hontiveros avait dénoncé la présence aux Philippines de "centres d'appel frauduleux" employant des étrangers victimes du trafic d'êtres humains.
Un responsable des services d'immigration a appelé à se méfier particulièrement des événements internationaux, qui sont l'occasion pour les trafiquants d'êtres humains de trouver des victimes.
"Nous avons vu des victimes qui venaient pour un concours de beauté et se sont retrouvées envoyées à l'étranger par les trafiquants", a expliqué le commissaire à l'immigration Norman Tansingco.
Pour les mêmes raisons, il a également appelé les athlètes philippins s'apprêtant à se rendre au Cambodge pour les Jeux de l'Asie du Sud-est, qui se tiennent jusqu'au 17 mai, à la plus grande prudence.