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Un reportage diffusé jeudi soir sur France 2 contredit la version des autorités sur les affrontements survenus le 25 mars à Sainte-Soline (Deux-Sèvres), où les forces de l'ordre n'auraient fait que répliquer aux violences de certains manifestants.
Ce reportage réalisé pour l'émission "Complément d'enquête" montre que de premiers tirs de gaz lacrymogènes ont été effectués pour disperser le cortège jugé le plus radical à 12H17.
Or, selon la chronologie officielle, les affrontements entre manifestants radicaux et forces de l'ordre n'ont commencé qu'à 13H05, avec "jets de cocktails Molotov et tirs de mortier d'artifice sur la gendarmerie", selon un rapport remis au ministère de l'Intérieur par le patron de la gendarmerie nationale.
Dans le reportage, le colonel dirigeant les opérations autour de la retenue d'eau de Sainte-Soline, contestée par les manifestants, distingue clairement un cortège composé d'"ultras" et un autre "plutôt familial".
A 12H17, il ordonne à des gendarmes montés sur des quads d'effectuer des "tirs de dispersion" sur le premier cortège, qui se trouve encore à un kilomètre de la bassine. "Ce sont les premières grenades lacrymogènes de la journée", affirment les journalistes de France 2, dont les images ne montrent alors aucune violence venue des manifestants.
Une demi-heure plus tard, le cortège jugé pacifique arrive aux abords de la réserve d'eau. Le colonel ordonne à nouveau d'effectuer des "tirs de dispersion" sur l'autre cortège jugé plus violent. Mais les gendarmes se trompent de cible: les quads s'arrêtent à hauteur du premier cortège et les grenades lacrymogènes fusent. Il est alors 12H48.
Les affrontements ont fait 47 blessés côté gendarmes, selon le parquet, et 200, dont 40 graves (l'un d'eux reste entre la vie et la mort), côté manifestants, selon les organisateurs.