Partager:
Le président sortant des Maldives Abdulla Yameen a clairement accepté mercredi, dans une adresse télévisée à la nation, sa défaite lors de l'élection présidentielle de septembre, malgré son recours devant la Cour suprême pour faire annuler le scrutin.
Dans sa déclaration, M. Yameen n'a fait aucune référence à son recours pour faire invalider l'élection du 23 septembre, largement remportée par l'opposant Ibrahim Mohamed Solih.
"Il s'agit de ma dernière déclaration au pays avant mon départ", a dit M. Yameen, âgé de 59 ans et dont le mandat expire le 17 novembre.
"Durant mon mandat, la chose la plus difficile pour moi a été mon échec à comprendre les gens. Je n'ai tout simplement pas trouvé ce qui façonne leurs désirs", a-t-il observé. Il a dit espérer "servir le peuple" après la fin de son mandat, sans fournir de précision.
Connu pour ses passages en force et sa répression féroce de toute dissidence, il avait dans un premier temps reconnu avec réticence la victoire d'Ibrahim Mohamed Solih avec 58,4% des suffrages.
Mais prétextant avoir reçu depuis des témoignages faisant état de fraude, il avait déposé la semaine dernière un recours contre les résultats devant la Cour suprême.
Cette manoeuvre du président sortant, proche de Pékin, avait suscité l'inquiétude de la communauté internationale, en particulier les Etats-Unis, l'Union européenne et l'Inde voisine. Les Etats-Unis ont menacé de sanctions M. Yameen s'il remettait en cause le résultat des urnes.
Mardi, la Cour suprême a refusé mardi d'accepter le témoignage de trois personnes non identifiées citées par les avocats de M. Yameen, laissant présager un rejet de son recours.
Le week-end dernier devant la Cour, les avocats de M. Yameen avaient attribué sa défaite surprise à une "encre qui disparaît" sur les bulletins en sa faveur.
En 2013, M. Yameen était arrivé au pouvoir après avoir obtenu de la Cour suprême l'annulation puis le report à deux reprise du vote, le temps de forger des alliances pour battre Mohamed Nasheed - premier président démocratiquement élu de l'histoire du pays - dans des circonstances controversées.
A la tête de cette micro-nation de l'océan Indien réputée pour ses plages de sable blanc et ses hôtels de luxe, il a mené durant cinq ans une répression féroce en incarcérant ou forçant à l'exil ses opposants, muselant société civile et médias.