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La Banque d'Angleterre (BoE) a remonté jeudi son taux directeur pour la 11e fois consécutive, focalisée comme la Fed et la BCE avant elle sur l'inflation qui plombe l'économie plutôt que sur les chocs du secteur bancaire.
La BoE a resserré son taux de 0,25 point de pourcentage à 4,25%, un sommet depuis fin 2008.
Elle a choisi un tour de vis de même ampleur que la Réserve fédérale américaine (Fed) la veille, tandis que la Banque nationale suisse (BNS) a suivi plus tôt le même jour le chemin emprunté par la Banque centrale européenne (BCE) la semaine dernière en optant pour une augmentation de 0,50 point.
La BoE prévient dans les minutes de sa réunion que "si les pressions" inflationnistes "persistent, un nouveau resserrement de la politique monétaire serait nécessaire", même message prudent qu'en février.
L'inflation a rebondi au Royaume-Uni le mois dernier, à 10,4% sur un an, même si la BoE comme le gouvernement s'attendent à ce qu'elle fonde au fil de l'année en raison notamment de la baisse des prix de l'énergie.
Enflammée par la reprise post-confinements liés au Covid-19 puis par l'invasion russe de l'Ukraine, l'inflation est aussi alimentée au Royaume-Uni par un marché du travail "tendu", constate la BoE.
Le gouvernement de Rishi Sunak a présenté la semaine dernière un budget qui vise à relancer l'économie et à aider les ménages.
Selon les premières estimations de la BoE, ces mesures devraient "augmenter le PIB de 0,3% sur les prochaines années".
"Il reste probable que le PIB soit stable au début de l'année, mais une légère hausse au deuxième trimestre est désormais anticipée, là où une contraction était attendue lors de notre rapport de février", détaille la BoE, dont les prévisions économiques complètes ne seront présentées qu'en mai.
La BoE, qui a participé aux négociations pour permettre le rachat pour une livre de la branche britannique de la californienne Silicon Valley Bank (SVB) par HSBC, estime que le "système bancaire britannique reste" résilient.
"Il reste des canaux par lesquels les conditions économiques britanniques pourraient être affectées", notamment en cas "de tensions sur des banques non-britanniques", avait cependant prévenu la veille le gouverneur de la BoE Andrew Bailey dans une lettre à une commission parlementaire britannique, après le rachat dans la douleur de Credit Suisse par UBS.
A travers le monde, les hausses de taux rapides ont pesé sur la valeur des actifs détenus par certaines banques, fragilisant celles qui pâtissaient d'une trop forte concentration sur certains titres de dette, comme ce fut le cas pour SVB.