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La Bourse de Paris a conclu la séance en nette baisse de 1,40% mardi et sous les 8.000 points, les investisseurs estimant que la première baisse des taux de la Réserve fédérale (Fed) pourrait se faire attendre plus longtemps que prévu.
L'indice vedette CAC 40 a abandonné 112,50 points à 7.932,61 points, repassant sous le seuil symbolique des 8.000 points en clôture pour la première fois depuis le 6 mars. Lundi, l'indice avait clôturé en hausse de 0,43% à 8.045,11 points.
"La principale raison" de cette baisse est "avant tout les très bonnes données des ventes au détail aux Etats-Unis" publiées la veille "qui conduisent le marché à encore revoir les prévisions des baisses des taux de la banque centrale américaine" (Fed), commente Charlotte de Montpellier, économiste chez ING.
Cette publication a "enfoncé le clou" après un indicateur d'inflation américain (CPI) la semaine dernière qui a surpris le marché à la hausse pour le troisième mois consécutif, ainsi que des chiffres de l'emploi aux Etats-Unis solides au premier trimestre, explique l'économiste.
"Dans ce contexte, personne ne peut envisager que la Fed réduise ses taux à court terme et c'est ce qui est très mal digéré par le marché", souligne Charlotte de Montpellier.
La Fed, qui maintient ses taux directeurs à leur plus haut niveau depuis plus de 20 ans dans l'objectif de ramener l'inflation à 2%, a signalé prévoir trois baisses en 2024, mais ce scénario est de plus en plus fragilisé par la résilience de l'économie américaine.
Le marché doute même désormais qu'il y ait plus d'une baisse des taux dans l'année et "il y a de plus en plus de craintes qu'il n'y en ait même pas du tout", souligne Charlotte de Montpellier.
"A cet élément principal, la géopolitique est l'élément supplémentaire qui amène de la volatilité" à la séance, ajoute l'économiste.
Mardi, le chef économiste du Fonds monétaire international (FMI) a estimé que la montée des tensions au Proche-Orient, après le tir massif de drones, de missiles balistiques et de missiles de croisière par l'Iran vers Israël, pourrait retarder le retour de l'inflation vers sa cible.
"L'Iran est un producteur de pétrole important et il pourrait y avoir des questions sur l'offre, ce qui contribuerait à augmenter le prix" de l'or noir et alimenterait ainsi pressions inflationnistes, a détaillé Charlotte de Montpellier.
Stellantis sanctionné
Stellantis a reculé de 2,90% à 24,26 euros après que les actionnaires ont validé la rémunération controversée de son directeur général Carlos Tavares -- qui pourra atteindre 36,5 millions d'euros pour l'année 2023 --, lors de l'assemblée générale du groupe automobile à Amsterdam.
Cette rémunération comprend notamment le versement d'une prime de dix millions d'euros pour la "transformation" du groupe créé en 2021 avec la fusion de PSA et de Fiat-Chrysler.